Physiologie

(Physiologie) Les sucs ou liqueurs des corps qui font impression sur l'organe du gout, est ce qu'on appelle saveur, et quelquefois l'on donne ce nom même à leur impression.

Les principes actifs des saveurs ou des corps savoureux, sont les sels tant fixes que volatils : les terres, la lymphe, et les soufres n'entrent dans les saveurs que pour en établir la variété et les espèces ; de la même façon que les ombres mêlées avec la lumière forment les images ; mais ce ne sont pas ces ombres qui font impression sur l'organe, c'est la lumière seule ; de même les sels sont les seuls principes capables d'affecter l'organe du goût ; l'eau, l'huîle et la terre n'ont aucun gout.

S. f. (Physiologie) c'est l'appétit des fluides ; il ne faut point croire que ce qui est la source de la soif soit aussi la source de la faim ; souvent cette dernière sensation n'est pas accompagnée de la soif, et souvent on l'éprouve dans le temps qu'on a le moins d'appétit. Elle a son siège non-seulement dans l'estomac, mais dans l'oesophage, dans le pharynx et dans toute la bouche.

Son origine n'est pas facîle à développer ; mais en général il parait que la soif provient d'une certaine chaleur qui s'excite dans l'estomac par différentes causes ; les principales sont les aliments chauds, les vins spiritueux, les liqueurs fortes, les assaisonnements aromatiques, le violent exercice, la chaleur de la saison, le crachement excessif des gens pituiteux, phtisiques, mélancoliques, etc.

S. m. (Physiologie) état d'inaction ou de détension des organes des sens extérieurs, et des mouvements volontaires ; cet état est nécessaire à l'homme pour soutenir, réparer, et remonter sa machine.

Du Dieu qui nous créa la clémence infinie,

Pour adoucir les maux de cette courte vie,

A placé parmi nous deux êtres bienfaisants,

De la terre à jamais aimables habitants,

Soutiens dans les travaux, trésors dans l'indigence,

L'un est le doux sommeil, et l'autre est l'espérance,

S. f. (Physiologie) en grec , en latin sternutatio, voyez ÉTERNUMENT, qui est le terme le plus en usage ; nous n'ajouterons ici que peu de remarques sur ce curieux phénomène de notre organisation.

Tout le monde sait que c'est un mouvement convulsif, au moyen duquel l'air étant poussé violemment par toutes les cavités des narines, balaie et emporte avec bruit la mucosité qu'il trouve sur son passage.

Pour entendre cet effet, il faut se rappeler 1°. qu'il y a un rameau de nerf de la cinquième paire qui se rend à la membrane pituitaire du nez. 2°. Quand ce nerf vient à être irrité, l'intercostal, le vague, et par conséquent les nerfs des muscles qui servent à la respiration, doivent sentir cette irritation, et forcer les muscles à entrer en contraction. 3°. Comme les nerfs du nez sont fort sensibles, ils produisent de grands mouvements dans les nerfs qui vont aux muscles inspirateurs ; c'est ce qui fait que le thorax se dilate tout-à-coup extraordinairement. 4°. Cette dilatation subite pourrait être suivie d'un resserrement lent, si les muscles qui servent à l'expiration n'avaient pas des nerfs qui fussent irrités, de même que ceux des muscles inspirateurs : comme ces muscles inspirateurs sont plus forts que les muscles expirateurs, leur action a d'abord prévalu, mais durant le temps qu'ils agissent, la résistance augmente ; et les nerfs des muscles expirateurs étant toujours irrités, y causent une contraction qui l'emporte enfin sur les muscles inspirateurs. 5°. La violence avec laquelle les muscles expirateurs se contractent, comprime extraordinairement les poumons, en sorte que l'air est obligé de sortir avec force. 6°. Par la communication des nerfs, les muscles qui concourent à élever la racine de la langue, entrent en contraction : par ce moyen l'air ne pouvant sortir par la bouche, est jeté impétueusement dans la cavité des narines, et si l'humeur muqueuse de la membrane pituitaire est ramassée dans ses réservoirs, les secousses de l'air l'enlèvent et la balaient. 7°. Les muscles qui poussent l'air des poumons dans la trachée-artère, sont principalement le triangulaire et le diaphragme.

S. f. (Physiologie) humeur plus ou moins tenue, séparée du sang, selon la plupart des physiciens, &, selon d'autres, par les vaisseaux artériels de Ruysch.

Plusieurs raisons persuadent que la sueur est une liqueur absolument artérielle ; 1°. elle sort par-tout le corps, même où personne n'a Ve des follicules subcutanées, comme à la paume de la main, à la plante des pieds, etc. 2°. l'injection des artères et leur comparaison avec le velouté de l'estomac et les intestins, démontrent qu'une humeur aqueuse est poussée par un canal continu de tuyaux artériels cylindriques ; 3°. quoiqu'un corps sain ne sue pas, la sueur vient en excitant le mouvement du sang artériel par quelque boisson chaude, ou par l'exercice. Et par conséquent, si la filtration de la sueur était glanduleuse, les follicules devraient prodigieusement se distendre dans un corps qui est plusieurs jours sans sueur, et se vider promptement dans la sueur, comme ceux de la vessie et de l'urethre, par exemple, qui desséchés en peu de temps par l'usage des médicaments diurétiques, cessent de filtrer leur mucosité naturelle. 4°. Il parait cependant vrai que les glandes cutanées, toutes les fois que la sueur abonde trop à la peau, ne séparent pas leurs sucs gras bien purs, mais mêlés d'eau, plus copieux, et joints à l'humeur artérielle ; car la même détermination qui force les artères cutanées à filtrer beaucoup de sueur, agit de la même manière dans les artères qui séparent sous la peau des matières muqueuses. De-là vient qu'on sue davantage, et qu'on a une sueur grasse à la tête, aux aisselles, aux aines et au visage ; et c'est en ce sens qu'on doit admettre une sueur glanduleuse.