Matière médicale

HUILE DE, (Matière médicale ancienne) salcae oleum, excellente huîle qui se faisait à Alexandrie avec quantité de plantes aromatiques ; on en composait de plusieurs espèces, dont Aètius Tetrab. I. serm. j. a détaillé les préparations.
(Matière médicale) c'est le fruit d'un arbre de l'Amérique nommé communément sapotillier par les habitants du pays, que les Européens appellent aussi poirier ou pommier d'Amérique, et que Linnaeus a désigné par le nom de achrus Plumieri.

Les pepins, ou plutôt les noyaux de ces fruits, sont employés depuis longtemps en Amérique, comme un remède souverain contre la colique néphrétique ; et leur usage s'est communiqué depuis dix à douze ans dans plusieurs provinces maritimes de France. On trouve un mémoire à ce sujet dans le journal de Médecine pour le mois de Mars 1760, par M. Ranson, médecin du roi, à Saint Jean d'Angely.

ce mot sert en matière médicale à distinguer les végétaux qui croissent naturellement dans les champs d'avec ceux que l'on cultive. Sur quoi il faut remarquer que cette distinction est essentielle, d'autant que les plantes sauvages ont pour l'ordinaire plus d'efficacité que celles qui sont cultivées.

Sauvage est encore une épithète dont l'on se sert en matière médicale, pour désigner les animaux sauvages, et les distinguer de ceux qui sont privés.

Les animaux sauvages fournissent une meilleure nourriture que les domestiques, car les animaux privés ou domestiques sont d'un tempérament humide, nourris dans la mollesse et l'inaction, tandis que les sauvages ont la chair ferme et même grasse.

S. f. (Matière médicale ancienne) nom donné par les anciens à une espèce de verd-de-gris, scolecia aerugo. Ils en distinguaient deux sortes, l'une fossile, et l'autre factice ; la dernière se préparait en battant une certaine quantité de fort vinaigre dans un mortier de cuivre de Chypre avec un pilon de même métal. On frottait rudement le pilon contre le mortier jusqu'à ce que le vinaigre fût devenu épais et visqueux ; alors on y jetait une petite quantité d'alun ou de sel gemme, ou de sel marin ou de nitre ; on remuait le tout au soleil pendant les chaleurs de la canicule, jusqu'à ce qu'il eut acquis la couleur de verd-de-gris, avec une consistance gluante ; enfin on retirait cette composition, à laquelle on donnait la forme de longs fils, qui étant séchés, ressemblaient à de petits vers, d'où elle prit le nom de scolecia. (D.J.)
TERRE, terra sigillata, (Histoire naturelle, Matière médicale) nom que l'on a donné à des terres bolaires, auxquelles on attribuait de grandes vertus ; on en formait des petits gâteaux ronds, sur lesquels on imprimait un sceau ou cachet, afin de certifier ceux qui les achetaient que la terre qu'on leur vendait était réellement tirée de l'endroit qu'ils voulaient et n'était point contrefaite. La terre sigillée de Lemnos était regardée comme sacrée ; suivant le rapport de M. Hill, les prêtres seuls avaient la permission d'y toucher, on la mêlait avec du sang de chêvre, après quoi on y imprimait un cachet. Comme les prêtres aidaient à la former, on l'appelait terre sacrée, . Voyez les notes de M. Hill sur Théophraste, p. 179. Cette vénération subsiste encore actuellement, ce n'est qu'une fois dans l'année que l'on ouvre la carrière où se trouve cette terre, alors l'évêque à la tête de son clergé s'y rend en procession, on tire la terre avec des cérémonies, et on referme l'enceinte où elle se tire. Les Grecs font des présents de cette terre sigillée au sultan et aux grands officiers de l'empire, qui en font un très-grand cas, persuadés que cette terre est un antidote souverain contre toutes sortes de poisons. Voyez l'article LEMNOS, terre de.