(SEMENCE DE), ou ANIS DE LA CHINE, (Histoire natur. et Mat. med.) c'est un fruit qui représente la figure d'une étoîle ; il est composé de six, sept ou d'un plus grand nombre de capsules qui se réunissent en un centre comme des rayons ; elles sont triangulaires, longues de cinq, huit et dix lignes, larges de trois, un peu aplaties et unies par la base. Ces capsules ont deux écorces, une extérieure, dure, rude, raboteuse, jaunâtre, ou de couleur de rouille de fer ; l'autre, intérieure, presqu'osseuse, lisse et luisante. Elles s'ouvrent en deux panneaux par le dos, lorsqu'elles sont seches et vieilles, et ne donnent chacune qu'un seul noyau lisse, luisant, aplati, de la couleur de la graine de lin ; lequel, sous une coque mince et fragile, renferme une amende blanchâtre, grasse, douce, agréable au gout, et d'une saveur qui tient de celle de l'anis et du fenouil ; mais qui est plus douce. La capsule a le goût du fenouil, un peu d'acidité, et une odeur seulement un peu plus pénétrante. Ce fruit vient des Philippines, de la Tartarie et de la Chine ; l'arbre qui le porte s'appelle pansipansi ; son tronc est gros et branchu ; il s'élève à la hauteur de deux brasses et plus. De ses branches sortent quinze feuilles alternes, rarement crénelées, pointues, longues d'une palme, et larges d'un pouce et demi. Les fleurs sont, à ce qu'on dit, en grappes, grandes comme celles du poivre, et paraissent comme un amas de plusieurs chatons.

La semence de badiane donne de l'huîle essentielle, limpide, subtîle et plus pénétrante que celle d'anis, elle en a les propriétés. Les Orientaux lui donnent la préférence, elle fortifie l'estomac, chasse les vents et excite les urines. Les Chinois la mâchent après le repas ; ils l'infusent aussi, avec la racine de ninzin, dans l'eau chaude et en boivent en forme de thé. Les Indiens en tirent aujourd'hui un esprit ardent anisé, que les Hollandais appellent anis arak, et dont on fait grand cas.