S. m. (Histoire naturelle, Botanique) sparganium, genre de plante dont la fleur n'a point de pétales ; elle est composée de plusieurs étamines et stérile. Les embryons naissent par petits tas séparément des fleurs, et deviennent dans la suite des capsules ou des noyaux qui ont une ou deux loges, et qui renferment ordinairement une amande farineuse : ces noyaux sont adhérents à la couche, et réunis de façon qu'ils forment une espèce de tête. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

RUBAN, (Insectologie) nom d'un ver du corps humain, ainsi dit à cause de sa longueur, et de sa figure plate ; on l'appelle aussi ver plat. Voyez le traité que Spigelius en a fait, sous le nom latin taenia, qu'on a francisé ; c'est pourquoi nous en parlerons plus au long au mot TAENIA.

RUBAN, (Conchyliologie) on appelle ainsi toute bandelette très-étroite qui se distingue sur la superficie d'une coquille. (D.J.)

RUBAN, s. m. (Architecture) ornement qui imite un ruban tortillé sur les baguettes et les rudentures, et qu'on taille de bas-relief, ou évuidé. (D.J.)

RUBAN, (Cirier) est la cire réduite en petits filets plats et larges, environ d'une ligne et demie. Voyez mettre en RUBAN et l'article BLANCHIR.

RUBAN, mettre en étrier, c'est l'action de partager la cire en petites bandelettes larges d'une ligne et demie, en la faisant passer par un greloir au sortir de la cuve, voyez GRELOIR et CUVE, et congeler dans l'eau où le cylindre toujours en mouvement la conduit à mesure qu'elle tombe. Voyez CYLINDRE, et l'article BLANCHIR.

RUBAN ou NONPAREILLE, (Ecriture) ce sont des padous de soie rouge ou bleue propres à attacher les feuilles de papier les unes avec les autres, et donner à l'ouvrage un ornement extérieur. Voyez le volume des Planches à la table de l'Ecriture. Dans le barreau, on les appelle liasses ; ils sont de parchemin. Voyez NONPAREILLE.

RUBAN à perruque, (Perruquier) est un tissu de filoselle que les Perruquiers placent autour d'une perruque pour en fortifier les bords en-dedans de la coèffe. Ils en appliquent encore un autre plus large, depuis le toupet ou front jusqu'à la nuque du col en passant par le sommet de la tête, celui-ci se pose entre la coèffe et les tresses de cheveux. Le premier se nomme ruban de tour, et l'autre ruban de plaque.

RUBAN des canons des Missels, (Reliure) les Relieurs mettent à chaque feuillet du canon des missels un ruban plié collé contre le feuillet avec un morceau de papier pour le soutenir. Ce ruban sert au prêtre à lever facilement le feuillet, et le tourner avec les doigts qu'il a en liberté.

RUBAN, s. m. (Rubanier) tissu très-mince qui sert à plusieurs usages, selon les matières dont il est composé.

Il y a des rubans de toutes sortes de matières, d'or, d'argent, de soie, de fleuret, de laine, de fil, etc. on en fait de plusieurs largeurs, de larges, d'étroits, de demi-larges. On en fabrique de façonnés, d'unis, à deux endroits, à un envers ; de gaufrés, à réseau, de doubles en lisse et de simples, et dans toutes sortes de gouts et de desseins, tels qu'on les commande aux ouvriers.

Les rubans d'or, d'argent, de soie, etc. servent aux ornements des femmes ; ceux de capiton, qu'on appelle padous, servent aux Tailleurs, Couturières, etc. et les rubans de laine et de fil sont employés par les Tapissiers, etc.

Les rubans se tissent avec la navette sur le métier ; savoir ceux qui sont façonnés à la façon des étoffes d'or, d'argent et de soie, et ceux qui sont unis, de même que les Tisserands fabriquent la toile, à-moins qu'ils ne soient à doubles lisses.

Les rubans de soie pure ne vont point à la teinture après qu'ils ont été fabriqués, mais on les tisse avec des soies toutes teintes.

Quoique la Rubanerie soit beaucoup tombée en France, il ne laisse pas que de s'y faire une grande consommation de rubans, et on en fait des envois considérables dans les pays étrangers. Les rubans de soie unis se fabriquent dans plusieurs villes de France ; mais ce n'est guère qu'à Paris qu'on fait des rubans façonnés.

RUBAN gaufré, (Arts et métiers) ruban sur lequel on imprime par l'art certains ornements de fleurs, d'oiseaux, de ramages ou de grotesque. On donnait autrefois ces ornements avec des fers ou des plaques d'acier gravés ; mais un maître tissutier rubanier inventa à Paris sur la fin du dernier siècle une machine tout autrement ingénieuse pour gaufrer les rubans. En voici l'histoire.

La mode des rubans gaufrés ayant commencé à s'établir vers l'an 1680, et la nouveauté leur donnant un grand cours, un nommé Chandelier, lassé d'être obligé de gaufrer ses rubans en y appliquant successivement, comme ses confrères, plusieurs plaques d'acier gravées de divers ornements de fleurs, d'oiseaux et de grotesque, ainsi qu'il se pratique pour la gaufrure des étoffes, imagina une espèce de laminoir, assez semblable à celui dont on se sert à la monnaie pour aplatir les lames des métaux, mais beaucoup plus simple.

Deux cylindres d'acier en faisaient les principales pièces : ces cylindres sur lesquels étaient gravées les figures dont il voulait imprimer son ouvrage, étaient posés l'un sur l'autre entre deux autres pièces de fer plat d'un pied et demi de hauteur, placées perpendiculairement, et attachées sur une espèce de banc de bois très-fort et très-pesant, qui soutenait toute la machine.

Chaque cylindre qui tournait sur les tourillons avait à l'une de ses extrémités tous deux du même côté une roue à dents, qui s'engrenant l'un dans l'autre, se communiquaient le mouvement par le moyen d'une forte manivelle attachée à l'une des deux.

Cette machine ainsi préparée, lorsque l'ouvrier voulait s'en servir, il mettait au feu ses cylindres pour leur donner la chaleur convenable ; et plaçant ensuite son ruban dans le peu d'espace qui restait entr'eux, qu'il resserrait encore par le moyen d'une vis qui pressait celui de dessus, il tirait le ruban de l'autre côté ; et faisant tourner les cylindres avec la manivelle, une pièce entière de ruban recevait la gaufrure en moins de temps que les autres ouvriers n'en employaient pour une seule aune. Le génie et l'invention de ce rubanier eurent leur récompense : les rubans gaufrés firent sa fortune. (D.J.)

RUBAN de satin, (Rubanerie) on appelle ruban de satin celui qui est fabriqué à la manière de satin. Il y en a de simples et d'autres à double endroit.

RUBAN, terme de Blason, c'est la huitième partie d'une bande. Voyez les Planches de Blason, voyez aussi l'article BANDE. Il est porté un peu coupé des lignes extérieures de l'écusson.