S. f. betonica, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur en gueule ; dont la lèvre supérieure est relevée, pliée en gouttière, et échancrée pour l'ordinaire : l'inférieure est divisée en trois parties, dont la moyenne est fort grande et échancrée. Il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, et entouré de quatre embryons, qui deviennent dans la suite autant de semences oblongues, enfermées dans une espèce de capsule qui a servi de calice à la fleur : ajoutez au caractère de la bétoine, que ses fleurs sont verticillées, et forment des épis au bout des tiges. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Elle est céphalique, hépatique, vulnéraire, bonne contre les convulsions, les affections des nerfs : on en prend en guise de tabac. Les feuilles fraiches de bétoine broyées, s'appliqueront avec succès sur les blessures récentes. Elle est pleine de soufre, avec un peu de sel volatil huileux, et de terre. La tisane faite avec ses feuilles, la conserve, et l'eau des fleurs, le sirop des fleurs et des feuilles, le suc et l'extrait conviennent dans les vapeurs, la sciatique, la goutte, la jaunisse, la paralysie. Ils procurent l'expectoration, et font cracher les matières purulentes ; ils consolident les ulcères intérieurs ; rétablissent les fonctions des premières voies, poussent par les urines le vent, les obstructions. Les Chirurgiens la font entrer dans les emplâtres et cataplasmes céphaliques.

Emplâtre de bétoine. Prenez bétoine verte, pimprenelle, aigremoine, sauge, pouliot, petite centaurée, orvale, de chaque six onces ; d'encens, de mastic, de chaque deux gros ; d'iris, d'aristoloche ronde, de chaque six gros ; de cire, de térébenthine, de résine de pin, de chaque six onces ; de gomme élemi, de goudron, de chaque deux onces ; de vin blanc, trois livres. Broyez bien d'abord dans un mortier toutes les plantes ; laissez-les en macération pendant une semaine dans le vin ; remuez-les ensuite, et les faites bouillir : tirez ensuite le suc par expression, passez-le, et le faites bouillir jusqu'à la diminution d'un tiers : ajoutez le goudron, la cire fondue, la résine, les gommes, et enfin le dernier de tous les ingrédiens, la térébenthine ; faites bouillir doucement le tout ; retirez-le de dessus le feu, et le laissez refroidir ; alors répandez dessus l'iris et l'aristoloche réduite en poudre très-fine : battez bien le tout ensemble, en sorte qu'il soit de la consistance d'un emplâtre. Cet emplâtre est résolutif, fondant, détersif et incarnatif : on l'emploie beaucoup dans les maladies de la tête. (N)