S. f. terme de Chirurgie, employé par Fabrice de Hilden, fameux chirurgien, pour désigner l'épanchement d'une humeur séreuse, sanieuse ou purulente dans le péricarde : dans l'exactitude étymologique, l'hydrocardie est l'hydropisie du péricarde ; maladie dont M. Senac a parlé savamment dans son Traité des maladies du cœur. Le péricarde est sujet à l'hydropisie ; cette maladie, suivant cet auteur, est fréquente, difficîle à connaître, et plus difficîle à guérir.
Les obstacles que trouve l'eau du péricarde à rentrer dans les voies de la circulation, seront les causes de l'hydropisie du péricarde. Les maladies du médiastin, du poumon et du cœur, sont des causes particulières qui déterminent une plus abondante filtration de l'humeur du péricarde, et le défaut de résorbtion de cette humeur, soit par le dérangement qui arrive dans les pores absorbans, soit qu'il se fasse dans certains cas une expression de sucs lymphatiques et gélatineux, avec la rosée transpirable, qui épaississent l'humeur du péricarde, et qui ne permettent plus aux tuyaux resorbans de s'en charger. Il est certain par beaucoup de faits qu'on a trouvé des fluides extravasés contre l'ordre naturel dans le péricarde ; mais la difficulté est de connaître positivement l'existence de cette collection de matière. Elle peut être portée fort loin ; le péricarde est susceptible d'une grande dilatation, on l'a trouvé tellement rempli d'eau, que la poche qu'il formait s'étendait presque jusqu'à la racine du sternum. Le premier effet de l'eau épanchée dans le péricarde doit être de gêner les mouvements du cœur, et de produire en conséquence des palpitations, des tremblements et des défaillances. Le poulmon étant nécessairement pressé par la dilatation du péricarde, la respiration doit être difficile, et beaucoup plus lorsque les malades seront couchés sur le dos. Elle sera pénible sur le côté droit ; la situation où les malades respireront le plus aisément, c'est lorsqu'ils seront assis et appuyés un peu sur le dos et s'inclinant vers le côté droit. Les connaissances anatomiques rendent raison de ces effets. La pression du poumon occasionnera une toux seche ; le pouls doit être dur, vif et fréquent. Tous ces signes ne sont pas univoques, et tels qu'ils ne puissent pas tromper. Il n'y a que la douleur et l'oppression sur la partie antérieure de la poitrine qui puissent indiquer que l'eau est ramassée dans la capsule du cœur.
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