S. m. (Médecine) Une humeur morbifique, secrétoire, tenace, glutineuse, blanche, sans action, produite peu-à-peu par une augmentation de chaleur, ou de mouvement du corps, s'appelle phlegme.

Les humeurs naturelles, albumineuses, gélatineuses, mucilagineuses, muqueuses, et peut-être la graisse elle-même, par une disposition morbifique du corps, paraissent dégénérer en cette matière.

Comme dans la distillation, après l'ascension de la partie volatile, monte le phlegme sans action, de même les humeurs de bonne qualité qui ont souffert une longue agitation par la force de la circulation et la chaleur du corps, se changent en cette humeur tenace et glutineuse.

Le phlegme, difficîle à se résoudre après la cessation d'une violente inflammation et de la fièvre, présage toujours la longueur de la maladie, produit des aphtes de durée, un sédiment muqueux dans l'urine, des crachats abondants et tenaces dans les poumons, des ordures dans les oreilles, dans la bouche, sur la langue, et dans les yeux ; des selles muqueuses et tenaces que le malade rend sans aucun soulagement.

Pour diviser le phlegme, il faut employer les détersifs savonneux, incapables de trop échauffer ou de trop rafraichir : par le moyen de semblables antiseptiques, on prévient le trop grand progrès et la corruption du phlegme ; enfin on le dissipe très-doucement.

Phlegme ; dans les anciens comme dans Galien, signifie toute humeur, froide et humide ; mais dans Hippocrate, ce mot ne désigne pas seulement une humeur blanche et froide mais encore une inflammation. De plus , dans le même auteur, signifie quelquefois une chaleur violente excitée par la fièvre. Enfin, dans le même Hippocrate, ne signifie pas seulement causer une tumeur, mais exténuer. (D.J.)