S. f. (Histoire naturelle de l'homme) destruction des organes vitaux, en sorte qu'ils ne puissent plus se rétablir.
La naissance n'est qu'un pas à cette destruction :
Et le premier instant où les enfants des rois
Ouvrent les yeux à la lumière,
Est celui qui vient quelquefois
Fermer pour toujours leur paupière.
Dans le moment de la formation du foetus, cette vie corporelle n'est encore rien ou presque rien, comme le remarque un des beaux génies de l'académie des sciences. Peu-à-peu cette vie s'augmente et s'étend ; elle acquiert de la consistance, à mesure que le corps croit, se développe et se fortifie ; des qu'il commence à dépérir, la quantité de vie diminue ; enfin lorsqu'il se courbe, se desseche et s'affaisse, la vie décroit, se resserre, se réduit presque à rien. Nous commençons de vivre par degrés, et nous finissons de mourir, comme nous commençons de vivre. Toutes les causes de dépérissement agissent continuellement sur notre être matériel, et le conduisent peu-à-peu à sa dissolution. La mort, ce changement d'état si marqué, si redouté, n'est dans la nature que la dernière nuance d'un être précédent ; la succession nécessaire du dépérissement de notre corps, amène ce degré comme tous les autres qui ont précédé. La vie commence à s'éteindre, longtemps avant qu'elle s'éteigne entièrement ; et dans le réel, il y a peut-être plus loin de la caducité à la jeunesse, que de la décrépitude à la mort ; car on ne doit pas ici considérer la vie comme une chose absolue, mais comme une quantité susceptible d'augmentation, de diminution, et finalement de destruction nécessaire.
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