Jardinage

S. m. (Jardinage) arbrisseau épineux qui est l'espèce sauvage du genre des pruniers. On lui donne le nom d'épine noire. Il vient communément dans les bois, dans les haies, et dans tous les lieux incultes ; il s'élève à six ou huit pieds. Son écorce est noire. Ses fleurs, qui sont blanches, précèdent celles des autres pruniers. Ses fruits, que l'on nomme prunelles, sont ronds, petits, et couverts d'une fleur bleuâtre ; mais ils sont si âpres et si stiptiques, qu'il n'est guère possible de les manger cruds. Cet arbrisseau, qui est extrêmement commun, qui croit très-promtement, qui se multiplie plus qu'on ne veut, et qui réussit dans les plus mauvais terrains, serait tout à fait convenable pour former des haies de défense, s'il n'avait le plus grand défaut ; il trace en pullulant sur ses racines, et envahit peu-à-peu le terrain circonvoisin : ce qui fait qu'on le redoute, qu'on cherche au contraire à s'en débarrasser, et qu'on ne l'emploie tout au plus qu'à former des haies seches, où il est plus durable que l'aubépin. La Pharmacie tire quelques secours de ce vil arbrisseau ; le suc de son fruit exprimé et épaissi en consistance d'extrait, est ce que l'on appelle l'acacia nostras, que l'on substitue quelquefois au vrai acacia. On tire des prunelles encore vertes un vinaigre très-fort, par la distillation au bain-marie. Les prunelles vertes pilées dans un mortier, sont une ressource immanquable pour rétablir le vin tourné. On peut aussi les manger comme les olives, après les avoir fait passer par la saumûre ; et en les faisant fermenter après qu'elles ont été séchées au four lorsqu'elles sont mûres, on en tire une boisson qu'on prétend être agréable. Tant il est vrai qu'on peut tirer du service des productions de la nature qui paraissent les plus abjectes.
v. n. (Jardinage) signifie donner des rejetons en pied ; nos mères ont bien pullulé dans nos pepinières.
S. m. raphanus, (Jardinage) est une plante qui s'élève d'un pied ou deux avec des feuilles larges, découpées profondément, et semblables à celles de la rave. Ses fleurs ont quatre feuilles purpurines ; elles forment une croix, et se convertissent en fruits spongieux imitant une corne, et renfermant des semences rouges et âpres au gout. Sa racine que l'on mange, plus ronde que le navet, en a la figure, son goût est piquant et agréable.

Celui qui est appelé raphanus rusticanus, et cram par les Anglais, est une plante que Tournefort a mise entre les espèces du cochlearia ; on en mange la racine.

S. m. (Jardinage) se dit d'une jeune branche.

RAMEAU, (Anatomie) se dit de la subdivision des vaisseaux. Chaque artère se divise en différentes branches, et chacune de ces branches se subdivise en plusieurs rameaux.

RAMEAU, (Fortification) ce mot se dit des mines et de leurs divers conduits qui s'appellent aussi branches, canaux, retours, araignées, galeries. Les rameaux partent ou du chemin couvert, ou du fossé, et prolongent jusqu'au pied du glacis, ou même quelquefois jusque sur des ouvrages hors du glacis. De ces rameaux principaux il s'en tire d'autres à droite et à gauche sur le glacis, et le long du chemin couvert. On ne peut se parer de l'effet de ces mines qu'en découvrant leurs rameaux. Il faut toujours prendre le dessous de ces rameaux, sans quoi on n'est jamais en sûreté. Dict. milit.

(Jardinage) s'applique à un arbre qui ne donne que des faibles productions, que des jets minces ; un fruit est ratatiné, quand il est tout ridé.