S. f. (Médecine) particularité de tempérament ; , mot composé de , propre, , avec, et , mélange.

Comme il parait que chaque homme a sa santé propre, et que tous les corps diffèrent entr'eux, tant dans les solides que dans les fluides, quoiqu'ils soient sains chacun ; on a nommé cette constitution de chaque corps, qui le fait différer des autres corps aussi sains, idiosyncrase, et les vices qui en dépendent passaient quelquefois pour incurables, parce qu'on pensait qu'ils existaient dès les premiers instants de la formation de ce corps ; mais nous ne pouvons point attribuer toujours à une disposition innée, ces maladies des vaisseaux et des viscères trop débiles.

Une fille de qualité élevée dans le luxe, la mollesse et le repos, a le corps faible et languissant ; une paysanne en venant au monde, semblable à cette fille de condition, s'accoutume au travail dès sa plus tendre jeunesse, devient forte et vigoureuse ; la débilité de la première, et les maladies qui en résultent, sont donc prises mal-à-propos pour des maladies innées, car on ne saurait croire quels changements on peut produire dès l'enfance dans ce qu'on appelle d'ordinaire tempérament particulier ; cependant quand cette idiosyncrase existe, il faut y avoir un grand égard dans l'usage des remèdes, sans quoi l'on risque de mettre la vie du malade en danger. Hippocrate en a fait l'observation, confirmée par l'expérience de tous les temps et de tous les lieux. (D.J.)