CANAL, (Anatomie) conduit par lequel le chyle est porté dans le cœur. C'est un canal mince et transparent qui s'étend le long de l'épine du dos, entre la veine azygos et l'aorte ; passe derrière l'aorte à gauche, monte derrière la veine souclavière gauche, et s'ouvre dans la partie postérieure de cette veine attenant le côté externe de la jugulaire interne.

Il mérite toute l'attention des physiciens ; car, comme dit Cowper, si nous considérons dans ce canal ses diverses divisions et circulations, le grand nombre des valvules qui s'ouvrent de bas en haut, sa situation avantageuse entre la grande artère et les vertèbres du dos, et que c'est-là où vont se décharger les vaisseaux lymphatiques qui rapportent la lymphe des poumons et des parties voisines, nous trouverons que tout conduit à la démonstration de l'art suprême que la nature emploie pour avancer le chyle, et pour le pousser perpendiculairement de bas en-haut.

Pecquet s'est illustré par la découverte qu'il fit en 1651 de ce réservoir du chyle dans l'homme ; c'est encore par lui que nous savons évidemment que les veines lactées portent le chyle à ce réservoir, qu'il passe de-là par des veines particulières à-travers la poitrine jusqu'à la hauteur de l'épaule gauche, entre dans la veine souclavière, et est porté droit au cœur. Il faut en voir la figure dans Cowper, car la plupart des autres anatomistes ont représenté d'après Eustachi, le réservoir du chyle tel qu'il est dans la bête.

Il importe d'observer que le canal thorachique est exposé à des jeux de la nature. Pecquet a trouvé en 1657, dans un sujet, que ce canal communiquait avec la veine émulgente, et dans un autre sujet avec la veine lombaire droite. Il se termine dans les uns par une ampoule, et dans les autres par plusieurs branches réunies ; il est encore quelquefois double, un de chaque côté, et quelquefois accompagné d'appendices pampiniformes.

Il montre dans les bêtes des variations, comme dans l'homme. On sait que dans les chiens et les autres animaux qui n'ont point de clavicule, ce canal se décharge ordinairement dans la veine de la patte antérieure gauche ; mais Pecquet et Verheyen ont Ve ce conduit se décharger dans la veine de la patte antérieure droite. Bartholin a trouvé une des deux branches qui s'inserait dans la veine de la patte antérieure gauche, et une autre dans la droite. Enfin van-Horne a eu occasion de voir l'une des deux branches s'ouvrir dans la veine jugulaire. (D.J.)

Les artères thorachiques, ou mammaires externes, viennent de l'axillaire qui fournit trois ou quatre rameaux, qui se distribuent au grand et au petit pectoral, au grand dentelé, au grand dorsal et à toutes les parties circonvoisines ; elles communiquent avec les mammaires internes et les intercostales. On peut les distinguer par rapport à leur situation, en antérieure, en moyenne et en inférieure.