S. f. terme d'Anatomie, est le nom de deux os situés à la base du cou et au haut de la poitrine. Voyez les Planches d'Anat. (Ostéol.) voyez aussi les articles COU, THORAX, etc.

Elles sont un peu courbées à chaque bout, mais en sens opposés, en sorte qu'elles ressemblent à-peu-près à une S qui serait couchée. On les a appelées clavicules, parce qu'elles sont comme les clés du thorax.

Leur substance interne est spongieuse, ce qui fait qu'elles cassent aisément. Elles se joignent d'un bout par synchondrose à l'apophyse acromion de l'omoplate, et de l'autre par arthrodie à un sinus situé à droite et à gauche de la partie supérieure du sternum.

Leur usage est de tenir les omoplates fixes et arrêtées dans le même endroit, et d'empêcher qu'elles ne glissent trop en-devant vers la poitrine.

On a remarqué depuis longtemps que dans les hommes les clavicules sont communément plus courbées que dans les femmes, c'est pourquoi ils ont le mouvement des bras plus libre ; les femmes au contraire en qui ces os sont plus droits, ont la gorge plus belle, plus élevée, et moins remplie de fosses.

Toutes sortes d'animaux n'ont pas des clavicules ; il n'y a que ceux qui se servent de leurs pieds de devant, comme nous faisons de nos mains, qui en aient : tels sont les singes, les rats, les écureuils, et autres.

L'usage des clavicules est d'affermir les omoplates dans leur situation naturelle, et par conséquent de tenir les bras écartés : elles empêchent donc que les omoplates ne tombent trop en-devant avec les bras ; de-là vient que la poitrine est plus large dans l'homme que dans les autres animaux.

Comme les clavicules ne sont recouvertes que de simples téguments, elles sont fort sujettes à se fracturer par la violente impression des causes extérieures ; et après la réduction faite, il est très-difficîle que les pièces de l'os réduit demeurent dans la situation où on les a mises, le moindre mouvement du bras étant capable de les déranger : il reste toujours à l'endroit de la fracture un calus plus ou moins difforme, malgré toutes les machines qu'ont pu inventer les plus habiles chirurgiens pour tenir ces os fracturés dans un parfait repos après leur réduction. Quand donc cette fracture arrive à des femmes curieuses de la beauté de leur gorge, cette réduction n'est presque jamais trop honorable au chirurgien : aussi ne néglige-t-il guère alors d'avertir de la difformité qui peut en résulter, avant que d'entreprendre de la remettre.

Les clavicules sont encore exposées aux luxations, mais rarement, à cause de la force de leurs ligaments : la cure sera d'autant plus difficile, qu'on différera la réduction ; car les luxations des clavicules sont presque toujours incurables, quand elles sont une fois invétérées ; la réussite dépend des bandages, qu'il faut appliquer avec tout le soin possible, après avoir réuni les parties disloquées dans leur situation naturelle. Galien s'est une fois démis la clavicule en luttant, et les deux os se réunirent par un bandage qu'il porta pendant quarante jours. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.