Pêche

S. m. terme de Pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Poitou, ou des sables d'Olone ; ce sont de petites pêcheries ou parcs de pierres formés par la nature entre les rochers dont cette côte est couverte. Comme les tempêtes y sont fort ordinaires, ils se trouvent souvent bouleversés d'une marée à l'autre ; et comme il n'y a aucun platin de sable depuis la rive de l'est de la baie du Perray jusqu'aux sables d'Olone, le frai et le poisson du premier âge ne peuvent y séjourner, et encore moins s'y former. Les battures sont trop grandes pour y prendre d'autres poissons que les ronds, et les plats fuyent toujours les roches et les fonds de cette espèce : aussi ces sortes de pêcheries sont-elles toutes d'une forme très-irrégulière, et ajustées au terrain sur lequel on les a faites. Il n'y a point d'autre retenue d'eau que des perches plantées aux égouts, sans gonnes, bourgnes, ni nasses ; et c'est pour les distinguer des pêcheries bâties de pierres et amoncelées, que les riverains nomment celles-ci des crévons. Lorsqu'il leur arrive d'être détruits ou comblés, les riverains ne s'embarrassent point de les réparer ou de les nettoyer.
S. m. terme de Pêche ; c'est ainsi qu'on appelle des endroits au fond de l'eau remplis de racines d'arbres, de grands herbages, et autre chose de cette nature. C'est ordinairement où se retire le poisson. Dict. de Trév.
S. m. (Pêche) espèce de petit coleret qui se traine au col ; c'est un diminutif de la seinne. Le dranet est plus serré ; ses mailles n'ont que dix lignes au plus en carré. Voyez COLERET et SEINNE. On tire quelquefois le dranet à la suite du grand coleret, pour que le poisson, qui s'est échappé à travers les grandes mailles de l'un, retombant dans l'autre, y soit retenu par ses mailles plus petites.
ou DRIGUELLE, s. f. (Pêche) c'est une espèce de chausse à l'usage des pêcheurs flamands et picards. Mais la dranguelle est beaucoup plus large et plus ouverte que la chausse proprement dite. La première a neuf brasses d'entrée, et jusqu'à six de fond ; ce qui lui donne la forme à peu-près d'un grand guide ou d'une grosse chausse carrée dont on aurait coupé la queue. La partie inférieure de l'ouverture est percée. Ses pierres sont rondes, plates et percées, lorsqu'elles tiennent lieu du plomb. Elles font couler bas le filet, dont la tête est tenue ouverte par des flottes de liège. Il faut deux bateaux et deux hommes dans chacun pour pêcher à la dranguelle. La tête et le bas du filet ont de chaque côté une manœuvre ou un cordage d'environ la grosseur d'un pouce, et amarré à chaque bateau. On pêche en le laissant aller au courant ; lorsqu'on a dérivé environ deux cent pas, les bateaux qui ont tiré chacun de leur côté, se rejoignent pour relever le filet, en ôter ce qui est pris, le jeter derechef, et continuer la pêche. Il y a deux sortes de dranguelle, la claire et l'épaisse ou serrée. Les mailles de celle-là ont un pouce en carré ; les mailles de celle-ci n'ont que cinq lignes au plus.
(GRANDS) ou GONDOLES, terme de Pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Fécamp.