Pêche

S. f. (Pêche) ce filet et la brételure servent également à la pêche des chiens de mer et des roussettes ; mais c'est à l'houlviche qu'on prend les plus gros d'entre ces poissons ; du reste, la manœuvre de l'un et de l'autre est la même. Ainsi l'houlviche est une grande bretelure de l'espèce des folles ou filets sédentaires qui s'établissent sur les fonds de la mer. Ceux-ci s'étendent sur les fonds de roches que l'espèce de poisson qu'on pêche à l'houlviche fréquente volontiers ; ils sont pierrés par le bas et flottés par le haut ; on les place au large depuis la fin d'Aout jusqu'en Décembre, temps où les chiens de mer et les roussettes paraissent à la côte. La maille de l'houlviche a deux pouces sept lignes en carré : il y a d'autres filets auxquels on fait la pêche du chien de mer et de la roussette, qu'on appelle canières : c'est à peu de chose près le même rêt que l'houlviche ou la bretelure.
S. f. pl. terme de pêche, ce sont les filets qui servent à faire, dans la Loire, la pêche des lamproies qui y est très-considérable. Cette pêche commence ordinairement à la fin de Novembre, et finit vers la pentecôte ; ce poisson venant de la mer, entre fort gras dans la rivière, où il diminue de qualité à mesure qu'il y séjourne ; en sorte qu'à la fin de la saison, il est très-méprisable, au contraire des aloses qui entrent maigres dans la rivière où elles s'engraissent.

Les tramaux à lampresses ont vingt-huit brasses de longueur sur six pieds de haut ; ils servent aussi à faire la pêche des laiteaux ou petits couverts, feintes ou pucelles que les pécheurs de Seine nomment cahuyaux, et qu'ils prennent avec les tramaux appelés cahuyautiers ou vergues aux petites pucelles.

TRAIT ou JET DE FILETS, terme de Pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Marennes. C'est la manœuvre qui se fait depuis qu'on a jeté un filet à la mer jusqu'à ce qu'on le releve.
S. m. pl. (Pêche) terme de pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Bourdeaux : ce sont des espèces de tramaux ou filets tramaillés. Voyez TRAMAUX.
S. m. (Pêche) instrument que l'on emploie à la pêche du maquereau. C'est une ligne : le pêcheur en prend une très-déliée qu'il nomme bauffe, et qu'il change tous les jours, dans la crainte que la dérive continuelle qui affoiblit le bauffe ne le rompe, et que le plomb qui est au bout et qui peut peser huit, dix à douze livres, ne soit perdu. A un pied près du plomb, on amarre avec un nœud coulant un bâton gros comme un tuyau de plume, dont la longueur soit d'environ sept à huit pouces ; à l'autre bout de ce bâton on frappe la première pille ou petite ligne qui porte un ain ou un hameçon de la grosseur de ceux dont on se sert pour le merlan. L'on amorce cet hameçon avec un petit morceau de harang, d'orphie ou autre chair de poisson frais. Cette pille est fine, mais forte. Deux brasses plus haut sur le même bauffe ou ligne de plomb, il y a une autre manœuvre apareillée de même, et ainsi de deux brasses en deux brasses. Il y a six hameçons sur chaque bauffe, de manière qu'ils ne peuvent se mêler ; et chaque bateau qui pêche au maquereau avec le libouret a trois bauffes, un à l'avant et les autres à chaque côté de l'arrière. Cette pêche se fait près des côtes escarpées où les autres pêches sont impraticables ; on n'y prend guère que des poissons saxatiles et ronds ; les poissons plats cherchent les sables et les terres basses. Voyez dans nos Planches de pêche le libouret ; celui de l'Amirauté de Poitou qu'on nomme aussi archer, est fait de baleine ou de la canne des îles pliée de manière qu'elle forme une espèce d'o surmonté d'un Ve en cette façon . Il y a un petit organeau au bout. La ligne que le pêcheur tient à la main passe dans le rond, et est arrêtée par le plomb qui pese au plus deux ou trois livres. A chaque pointe de l'archet ou du quart de cercle, est frappée une pille d'une brasse de longueur ou environ. La pille est armée par le bout d'un hameçon.