S. f. (Histoire naturelle) mus araneus ; animal quadrupede qui a beaucoup de rapport à la souris et à la taupe. En effet il a une sorte de grouin de cochon, des yeux très-petits, des oreilles très-courtes, et le poil plus fin, plus doux et plus court que celui de la souris ; mais il ressemble à cet animal plus qu'à la taupe, par la forme des jambes et des pieds : il est plus petit que la souris. Les chats le chassent, le tuent ; mais ils ne le mangent pas. On soupçonne communément, et même on croit que la musaraigne a du venin, et que sa morsure est dangereuse pour le bétail et surtout pour les chevaux ; cependant elle n'est ni venimeuse, ni capable de mordre, parce que l'ouverture de sa bouche n'est pas assez grande pour saisir la double épaisseur de la peau d'un animal : aussi la maladie des chevaux que l'on attribue à la dent de la musaraigne, est une sorte d'anthrax qui n'a aucun rapport avec la morsure, ou si l'on veut, la piquure de ce petit animal. Il habite assez communément, surtout pendant l'hiver, dans les écuries, dans les granges, dans les cours à fumier ; il mange du grain, des insectes et des chairs pourries : on le trouve aussi à la campagne ; il se cache sous la mousse, sous les feuilles, sous les troncs d'arbres, dans les trous abandonnés par les taupes, ou dans des trous plus petits qu'il se pratique lui même. Chaque portée de la musaraigne est de cinq ou six petits. Cet animal a un cri plus aigu que celui de la souris : on le prend aisément, parce qu'il court mal : ses yeux ne sont pas bons : il est très-commun dans toute l'Europe.
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