S. m. (Grammaire) partie du corps où sont les mamelles, et qui forme l'extérieur de la poitrine. Il se prend pour la gorge, les tétons. On dit cette fille n'a point de gorge, n'a point de sein. Elle est sans modestie, elle découvre son sein. Je porte cet enfant dans mon sein. Combien de bonnes et de mauvaises actions renfermées à jamais dans le sein de la terre. Cette nouvelle m'a plongé la mort dans le sein. Il est rentré dans le sein de sa famille.

SEIN, (Critique sacrée) en grec , en latin sinus ; ce mot sein a plusieurs significations dans l'Ecriture. Il se prend pour la partie du corps renfermée dans l'enceinte des bras : Exode iv. 6. et de cette signification sont venues ces façons de parler ; garder la main dans son sein, pour dire ne point agir ; métaphore tirée des gens aisifs qui tiennent leurs mains dans leur sein, sans rien faire. Porter dans son sein, c'est chérir tendrement, comme font les mères et les nourrices. Le Lazare fut porté dans le sein d'Abraham, Luc, XVIe 22. Tel est un enfant bien-aimé, qui est reçu entre les bras de son père. L'épouse du sein, désigne l'épouse légitime. L'apôtre bien-aimé reposait sur le sein de Jesus. Jean XIIIe 23. Alors on était couché sur des lits la tête tournée vers la table et les pieds en-dehors ; ainsi Jean, qui était au-dessous de Jesus, avait la tête près de lui, et comme dans son sein ; ainsi dormir dans le sein de quelqu'un, c'est dormir auprès de lui ; couver une femme dans son sein, fovère in sinu suo, Prov. l. 20. c'est désirer de la corrompre.

Ce mot en latin désigne aussi le repli, le pan d'une robe, dont on se servait à tirer les sorts. Prov. XVIe 33. Pour entendre cette métaphore, il faut savoir que les anciens qui portaient de longues robes, mettaient les billets dans un pan, et que c'était la manière de tirer au sort ; de-là ces façons de parler proverbiales, excutère sinum suum, secouer le pan de sa robe, pour marquer l'horreur qu'on a de quelqu'un ou de quelque chose ; abscondere ignem in sinu, cacher du feu dans les replis de sa robe, pour dire nourrir secrétement dans son cœur des désirs de vengeance.

Enfin le mot grec , et le latin sinus, signifient un golfe, parce que dans un golfe on est enfermé entre deux rivages, comme entre deux bras, act. xxij. 39. (D.J.)

SEIN D'ABRAHAM, (Critique sacrée) les juifs ont ainsi nommé le séjour des bienheureux ; et cette expression est employée dans S. Luc, ch. XVIe 22. cependant plusieurs pères de l'Eglise ont été fort incertains sur cette matière. Tertullien embrassant l'opinion de S. Irenée, dit que Lazare étant aux enfers dans le sein d'Abraham, y jouissait du rafraichissement. Lazarus apud inferos in sinu Abrahae refrigerium consecutus. Le même Tertullien enseigne ailleurs, que l'âme du Seigneur, pendant que son corps était au sépulcre, descendit aux enfers, et apparut sous une forme humaine aux patriarches. C'était-là, selon lui, qu'était le sein d'Abraham, où le mauvais riche vit Lazare. Cette opinion venait ou des préjugés du paganisme, ou plutôt du manque d'intelligence du style de l'Ecriture ; voilà pourquoi les mêmes pères s'imaginèrent que le sein d'Abraham était un lieu particulier, que le paradis terrestre subsistait encore quelque part, et en conséquence, ils prenaient à la lettre les expressions de l'auteur de l'Apocalypse, comme si les âmes des martyrs avaient été réellement enfermées sous je ne sai quel autel. Beausob. (D.J.)

SEIN, (Marine) petite mer environnée de terre, qui n'a de communication à aucune autre que par un parage.