S. m. (Grammaire) action de l'oeil. Jetter un regard au loin. Le regard est tranquille ou passionné, doux ou colere, inquiet ou paisible, distrait ou attentif, indifférent ou curieux.

REGARD, s. m. (Hydraulique) est un carré de maçonnerie en forme de cheminée, très-différent du soupirail, en ce qu'il est toujours renfermé dans les terres et couvert d'une dale de pierre, jusqu'au moment que le fontainier est obligé de visiter si l'eau roule par toute une conduite, et ne s'arrête nulle part. On construit des regards ordinairement de 20 taises en 20 taises, de 3 pieds en carré sur 4 ou 5 pieds de profondeur. On les revêt de maçonnerie d'un pied d'épaisseur jusqu'en-haut en forme de puits, et on les couvre d'une pierre plate percée dans le milieu, pour la pouvoir lever dans le besoin.

On appelle encore un regard l'endroit où est enfermé le robinet d'une fontaine, ou celui où l'on a soudé une branche sur une grosse conduite.

Le regard de fosse est ainsi nommé, parce qu'il reçoit toute l'eau des différentes pierrées qui amènent les sources, et que c'est de ce regard que les eaux se rendent dans le réservoir. (K)

REGARD, (Peint. Grav.) on appelle un regard, soit en peinture, soit en gravure, deux portraits, deux estampes voisines de même grandeur, dont l'une est tournée à droite, l'autre à gauche, en sorte qu'elles se regardent. On connait le distique suivant pour l'estampe d'un regard du R. P. Gourdan et de Santeul, tous deux chanoines réguliers de S. Victor. C'est Santeul lui-même qui en est l'auteur.

Proh ! quam dissimiles et vultu et moribus ambo !

Versibus hic sanctos, moribus ille refert.

Ah qu'ils sont différents et d'air et de mérite !

Santeul chante les saints, et Gourdan les imite.

(D.J.)