S. m. (Grammaire) c'est le côté qu'on ne voit qu'en retournant la chose ; on dit revers d'un feuillet ; le revers d'une image ; le revers de la main ; frapper de revers, c'est frapper de gauche à droite avec un bâton, un sabre qu'on tient de la droite.

Revers se prend aussi pour vicissitude fâcheuse ; la fortune d'un commerçant est sujette à d'étranges revers ; la vie est pleine de revers. La vertu la plus essentielle a un être condamné à vivre, est donc la fermeté qui nous apprend à les soutenir. Le revers d'une manche en est le dessous. Voyez les articles suivants.

REVERS, (Art numismatiq.) c'est la face de la médaille qui est opposée à la tête ; mais comme c'est le côté de la médaille qu'il importe le plus de considérer, je me propose de le faire avec quelque étendue d'aprés les instructions du P. Jobert, embellies des notes de M. le baron de la Bastie.

Il est bon avant toutes choses de se rappeler que les médailles, ou plutôt les monnaies romaines, ont été assez longtemps non-seulement sans revers, mais encore sans aucune espèce de marque. Le roi Servius Tullius fut le premier qui frappa de la monnaie de bronze, sur laquelle il fit graver la figure d'un bœuf, d'un bélier ou d'un porc ; et pour-lors on nomma cette monnaie pecunia, à pecude. Quand les Romains furent devenus maîtres de l'Italie, ils battirent de la monnaie d'argent sous le consulat de C. Fabius Pictor et de Q. Ogulnius Gallus, cinq ans devant la première guerre punique ; la monnaie d'or ne se battit que 62 ans après.

La république étant florissante dans ces heureux temps, on se mit à décorer les médailles et à les perfectionner.

La tête de Rome et des divinités succéda à celle de Janus, et les premiers revers furent tantôt Castor et Pollux à cheval, tantôt une Victoire poussant un char à deux ou à quatre chevaux, ce qui fit appeler les deniers romains, victoriati, bigati, quadrigati, selon leurs différents revers.

Bientôt après les maîtres de la monnaie commencèrent à la marquer de leurs noms, à y mettre leurs qualités, et à y faire graver les monuments de leurs familles ; de sorte qu'on vit les médailles porter les marques des magistratures, des sacerdoces, des triomphes des grands, et même de quelques-unes de leurs actions les plus glorieuses. Telle est dans la famille Aemilia, M. Lepidus Pont. Max. Tutor Regis. Lépidus en habit de consul met la couronne sur la tête au jeune Ptolomée, que le roi son père avait laissé sous la tutele du peuple romain ; et de l'autre côté, on voit la tête couronnée de tours de la ville d'Alexandrie, capitale du royaume, où se fit la cérémonie, Alexandrea. Telle, dans la même famille, est la médaille où le jeune Lépidus est représenté à cheval, portant un trophée avec cette inscription : M. Lepidus annorum XV. praetextatus, hostem occidit, civem servavit. Telle dans la famille Julia, celle de Jules-César, qui n'étant encore que particulier et n'osant faire graver la tête, se contenta de mettre d'un côté un éléphant avec le mot Caesar : mot équivoque, qui marquait également et le nom de cet animal en langue punique, et le surnom que Jules portait sur le revers ; en qualité d'augure et de pontife, il fit graver les symboles de ces dignités ; savoir le sympule, le goupillon, la hache des victimes et le bonnet pontifical : ainsi sur celle où l'on voit la tête de Cérès, il y a le bâton augural et le vase. Telle enfin dans la famille Aquilia, la médaille, où par les soins d'un III. Vir monétaire de ses descendants, M. Aquilius qui défit en Sicîle les esclaves révoltés, est représenté revêtu de ses armes, le bouclier au bras, foulant aux pieds un esclave, avec ce mot Sicilia.

Voilà comme les médailles devinrent non-seulement considérables pour leur valeur en qualité de monnaies, mais curieuses pour les monuments dont elles étaient les dépositaires, jusqu'à ce que Jules César s'étant rendu maître absolu de la république sous le nom de dictateur perpétuel, on lui donna toutes les marques de grandeur et de pouvoir, et entre autres le privilège de marquer la monnaie de sa tête et de son nom, et de tel revers que bon lui semblerait. Ainsi les médailles furent dans la suite chargées de tout ce que l'ambition d'une part et la flatterie de l'autre furent capables d'inventer, pour immortaliser les princes bons et mécans. C'est ce qui les rend aujourd'hui précieuses, parce que l'on y trouve mille événements dont l'histoire souvent n'a point conservé la mémoire, et qu'elle est obligée d'emprunter de ces témoins, auxquels elle rend témoignage à son tour sur les faits que l'on ne peut démêler que par les lumières qu'elle fournit. Ainsi nous n'aurions jamais su que le fils qu'Antonin avait eu de Faustine eut été nommé Marcus Annius Galerius Antoninus, si nous n'avions une médaille grecque de cette princesse , et au revers la tête d'un enfant de dix à douze ans. . Qui saurait qu'il y a eu un tyran nommé Pacatianus, sans la belle médaille d'argent du cabinet du P. Chamillard, qui est peut-être le seul Pacatianus ? Qui saurait que Barbia a été femme d'Alexandre Sévère, et Etruscille femme de Décius, et non pas de Volusien, et cent autres choses semblables, dont on est redevable à la curiosité des antiquaires ?

Pour faire connaître aux curieux qui commencent à goûter les medailles, la beauté et le prix de ces revers, il faut savoir qu'il y en a de plusieurs sortes. Les uns sont chargés de figures ou de personnages ; les autres de monuments publics ou de simples inscriptions ; je parle du champ de la médaille, pour ne pas confondre ces inscriptions avec celles qui sont autour, que nous distinguerons par le nom de légende. Voyez LEGENDE et INSCRIPTION.

Les noms des monétaires, dont nous avons un fort grand nombre, se trouvent sur plusieurs médailles ; on peut y joindre tous les duumvirs des colonies. Les autres magistratures se rencontrent plus souvent dans les consulaires que dans les imperiales.

Quelquefois il n'y a que le nom des villes ou des peuples, Segobriga, Caesar-Augusta, Obuleo, , etc.

Quelquefois le seul nom de l'empereur, comme Constantinus Aug. Constantinus Caesar, Constantinus Nob. Caesar, etc. ou même le seul mot Augustus.

Quant aux revers chargés de figures ou de personnages, le nombre, l'action, le sujet les rendent plus ou moins précieux ; car pour les médailles dont le revers ne porte qu'une seule figure qui représente ou quelque vertu, par laquelle la personne s'est rendue recommandable, ou quelque déïté qu'elle a plus particulièrement honorée : si d'ailleurs la tête n'est pas rare, elles doivent être mises au nombre des médailles communes, parce qu'elles n'ont rien d'historique qui mérite d'être recherché.

Il faut bien distinguer ici la simple figure dont nous parlons, d'avec les têtes ou des enfants, ou des femmes, ou des collègues de l'empire, ou des rois alliés : c'est une règle générale chez tous les connaisseurs que les médailles à deux têtes sont presque toujours rares, comme Auguste au revers de Jules, Vespasien au revers de Tite, Antonin au revers de Faustine, M. Aurele au revers de Verus, etc. d'où il est aisé d'inférer que quand il y a plus de deux têtes, la médaille en est encore plus rare. Tel est Sévère au revers de ses deux fils Géta et Caracalla, Philippe au revers de son fils et de sa femme, Adrien au revers de Trajan, de Plautine. Le P. Jobert ajoute la médaille de Néron au revers d'Octavie ; mais cette médaille ne doit pas être mise au nombre des plus rares ; c'est uniquement la tête de cette princesse qui rend la médaille curieuse.

Les médailles qui ont la même tête et la même légende des deux côtés, ne sont pas aussi de la première rareté. M. Vaillant en rapporte une d'argent d'Otacille. Elles sont plus communes en moyen-bronze, surtout dans Trajan et dans Adrien.

Il est donc vrai généralement que plus les revers ont des figures, et plus ils sont à estimer, particulièrement quand ils marquent quelque action mémorable. Par exemple, la médaille de Trajan, Regna Adsignata, où il parait trois rois au pied d'un théâtre, sur lequel on voit l'empereur qui leur donne le diadême. Le congiaire de Nerva à cinq figures, Congiar. P. R. S. C. une allocution de Trajan, où il y a sept figures ; une d'Adrien au peuple, où il y en a huit sans légende ; une autre aux soldats, où il y en a dix ; une médaille de Faustine, Puellae Faustinianae, qui se trouve en or et en argent, mais qui est également rare en ces deux métaux. Dans la médaille d'argent, il y a seulement six figures ; et dans celle d'or, il y en a douze ou treize.

Les monuments publics donnent assurément au revers des médailles une beauté particulière, surtout quand ils marquent quelques événements historiques. Telle est la médaille de Néron, qui présente le temple de Janus fermé, et pour légende, Pace P. R. Terrâ Marique Pactâ, Janum clusit. Telle est encore une médaille très-rare, citée par M. Vaillant, dans laquelle, avec la légende Pace P. R. etc. on trouve au lieu du temple de Janus Rome assise sur un tas de dépouilles des ennemis, tenant une couronne de la main droite, et le parazonium de la gauche. Mettons au nombre de ces beaux monuments l'amphithéâtre de Tite, la colonne navale, le temple qui fut bâti, Romae et Augusto, les trophées de M. Aurele et de Commode, qui sont les premiers connus par les curieux.

Les animaux différents qui se rencontrent sur les revers en augmentent aussi le mérite, sur tout quand ce sont des animaux extraordinaires. Tels sont ceux que l'on faisait venir à Rome des pays étrangers pour le divertissement du peuple dans les jeux publics, et particulièrement aux jeux séculaires, ou ceux qui représentent les enseignes des légions qu'on distinguait par des animaux différents. Ainsi voyons-nous les légions de Galien, les unes avec un porc-épic, les autres avec un Ibis, avec le pégase, etc. et dans les médailles de Philippe, d'Otacille, de leur fils, Saeculares Augg. les revers portent la figure des animaux qu'ils firent paraitre aux jeux séculaires, dont la célébration tomba sous le règne de Philippe, et dans lesquels ce prince voulut étaler toute sa magnificence, afin de regagner l'esprit du peuple que la mort de Gordien avait extrêmement aigri. Jamais l'on n'en vit de tant de sortes : un rhinocéros, trente-deux éléphans, dix tigres, dix élans, soixante lions apprivoisés, trente léopards, vingt hyenes, un hippopotame, quarante chevaux sauvages, vingt archoléons, et dix camélopardales. On voit la figure de quelques-uns sur les médailles du père, de la mère et du fils, et entr'autres de l'hippopotame et du strepsikéros envoyé d'Afrique.

Il est bon de savoir que quand les spectacles devaient durer plusieurs jours, on n'exposait chaque jour aux yeux du public, qu'un certain nombre de ces animaux, pour rendre toujours la fête nouvelle ; et qu'on avait soin de marquer sur les médailles la date du jour où ces animaux paraissaient. Cela sert à expliquer les chiffres I. II. III. IV. Voyez VI. qui se trouvent sur les médailles de Philippe, de sa femme et de son fils. Ils nous apprennent que tels animaux parurent le premier, le second, le troisième ou le quatrième jour.

On voit des éléphans bardés dans Tite, dans Antonin Pie, dans Sévère, et dans quelques autres empereurs, qui en avaient fait venir pour embellir les spectacles qu'ils donnaient au peuple. Au reste tout ce qu'on peut dire sur les éléphans représentés au revers des médailles, se trouve réuni dans l'ouvrage posthume du célèbre M. Cuper, intitulé Gisberti Cuperi.... de elephantis in nummis obviis exercitationes duae, et publié dans le troisième volume des antiquités romaines de Sallengre. Hag. Com. 1719.

On rencontre aussi quelques autres animaux plus rares, témoin le phénix dans les médailles de Constantin et de ses enfants, à l'exemple des princes et des princesses du haut empire, pour marquer par cet oiseau immortel, ou l'éternité de l'empire, ou l'éternité du bonheur des princes mis au nombre des dieux immortels. Mademoiselle Patin a donné sur ce sujet une belle dissertation latine, qui fait honneur au père et à la fille. Il y a dans le cabinet du roi de France une médaille grecque apportée d'Egypte, où l'on voit d'un côté la tête d'Antonin Pie, et au revers un phénix avec la légende , Aeternitas, pour apprendre que la mémoire d'un si bon prince ne mourrait jamais.

Mais parmi les médailles qui ont des oiseaux à leurs revers, il n'y en a guère de plus curieuses que celles en petit bronze du même Antonin et d'Adrien. La médaille d'Adrien représente un aigle, un paon, et un hibou sur la même ligne, avec la simple légende Cos. III. pour Adrien, et Cos. IV. pour Antonin Pie. Ces médailles s'expliquent aisément par le moyen d'un médaillon assez commun d'Antonin Pie, dont le revers représente Jupiter, Junon et Minerve. C'est à ces trois divinités que se rapporte le type des trois oiseaux, dont l'aigle était consacré à Jupiter, le paon à Junon, et le hibou à Minerve.

On trouve encore sur les médailles d'autres oiseaux et d'autres animaux, soit poissons, soit monstres fabuleux, et même certaines plantes extraordinaires, qui ne se rencontrent que dans des pays particuliers, comme on peut l'apprendre en détail de l'illustre Spanheim, dans sa troisième dissertation de praestantiâ et usu numismatum.

Nous devons observer aussi que souvent l'empereur ou l'impératrice, dont la médaille porte la tête en grand volume, se voit encore placé sur le revers, ou debout ou assis, sous la figure d'une déité ou d'un génie, et sa figure est quelquefois gravée avec tant d'art et de délicatesse, que quoique le volume en soit très-petit et très-fin, on y reconnait néanmoins parfaitement le même visage, qui est en relief de l'autre côté. Ainsi parait Néron dans sa médaille Decursia. Ainsi l'on voit Adrien, M. Aurele, Sévère, Dece, etc. avec les attributs de certaines déités, sous la forme desquelles on aimait à les représenter pour honorer leurs vertus civiles ou militaires.

Considérons à présent la manière dont on peut ranger les différents revers des médailles, pour rendre les cabinets plus utiles ; cet arrangement se peut faire de deux façons ; l'une sans donner au revers d'autre liaison que d'appartenir à un même empereur ; l'autre en les liant par une suite historique, selon l'ordre des temps et des années, que nous marquent les consulats et les différentes puissances de tribun. Rien ne serait plus instructif que cette liaison, cet ordre chronologique par les consulats et par les années différentes des puissances tribuniciennes ; rien de plus naturel et de plus commode en même temps, que de ranger les médailles suivant ce plan. C'est-là sans doute ce qui a déterminé Occo et Mezzabarba à le suivre. Mais malheureusement le plus grand nombre des médailles n'a aucune de ces marques chronologiques ; et il y en a assez peu dont les rapports à des événements connus, puissent nous servir à fixer l'époque de l'année où elles ont été frappées. Aussi l'arrangement que les deux antiquaires, dont je viens de parler, ont donné aux médailles impériales, est-il souvent purement arbitraire. Outre cela, comme dans le bas empire on trouve très-rarement les consulats et les puissances tribunitiennes des empereurs, marqués sur leurs médailles ; qu'on n'y lit même jamais ces sortes d'époques après Constantin le jeune, il est absolument impraticable d'arranger chronologiquement une suite impériale complete .

Il y a un autre ordre plus savant qu'a suivi Oiselius : sans s'arrêter à ranger à part ce qui regarde chaque empereur, il n'a songé qu'à réunir chaque revers à certaines espèces de curiosité, et par ce moyen on apprend avec méthode, tout ce qui se peut tirer de la science des médailles. Voici la manière dont il a exécuté son plan, qu'il a peut-être emprunté de Goltzius, et qui parait venir originairement des dialogues du savant archevêque de Tarragone, Antonio Augustino.

D'abord il s'est contenté de placer une suite de têtes impériales, la plus complete qu'il a pu ; ensuite il a rassemblé tous les revers qui portaient quelque chose de géographique, c'est-à-dire qui marquaient ou des peuples, ou des provinces, ou des villes, ou des fleuves, ou des montagnes. De ces revers il en a fait huit planches ; soit qu'il ait voulu simplement fournir un modèle aux curieux, soit qu'en effet il ne connut que les médailles dont il nous donne la description, et sur lesquelles il dit tout ce qu'il sait.

Il a mis ensuite ce qui regarde les déités des deux sexes, y joignant les vertus, qui sont comme des divinités du second ordre. Telles sont la Constance, la Clémence, la Modération ; ce qui compose une suite assez nombreuse.

On trouve après cela en quatre planches tous les monuments de la paix, les jeux, les théâtres, les cirques, les libéralités, les congiaires, les magistrats, les adoptions, les mariages, les arrivées dans les provinces ou dans les villes, etc.

Dans les planches suivantes on voit tout ce qui concerne la guerre, les légions, les armées, les victoires, les trophées, les allocutions, les camps, les armes, enseignes, etc.

Dans une seule planche est réuni tout ce qui appartient à la religion ; les temples, les autels, les sacerdoces, les sacrifices, les instruments, les ornements des augures et des pontifes. Il aurait pu fort bien y rapporter les apothéoses ou les consécrations qu'il a mises à part, et qui sont marquées par des aigles, par des paons, par des autels, par des temples, par des buchers, par des chars tirés à deux ou à quatre éléphans, ou à deux mules ou à quatre chevaux.

Enfin il rassemble tous les monuments publics et les édifices qui servent à immortaliser la mémoire des princes ; comme les arcs-de-triomphe, les colonnes, les statues équestres, les ports, les grands chemins, les ponts, les palais.

Mais le R. P. dom Anselme Banduri s'est déterminé à ne donner aux médailles de son grand recueil d'autre arrangement que l'ordre alphabétique des légendes des revers. Cependant comme dans le haut empire, les consulats, les puissances tribunitiennes, et le renouvellement du titre d'imperator se rencontrent plus fréquemment ; les personnes qui ont des cabinets nombreux pourraient d'abord commencer par ranger suivant l'ordre des années, les médailles de chaque empereur, qui portent ces caractères chronologiques, et y joindre même les autres médailles dont on peut déterminer la date par celle des événements auxquels elles font allusion ; et quant aux médailles qui n'ont aucune marque par où l'on puisse surement juger du temps où elles ont été frappées, on les mettrait à la suite des autres, en suivant comme a fait le P. Banduri, l'ordre alphabétique des revers.

Les curieux peuvent opter entre la méthode d'Oisélius et celle du P. Banduri ; elles n'ont l'une et l'autre qu'un seul desagrément, c'est qu'il faut mêler ensemble les têtes, les métaux et les grandeurs ; mais on ne peut pas réunir tous les avantages.

Les revers se trouvent donc souvent chargés des époques des temps ; ils le sont aussi des marques de l'autorité du sénat, du peuple et du prince, du nom des villes où les monnaies ont été frappées, des marques différentes des monétaires ; enfin de celles de la valeur de la monnaie.

Comme les époques marquées sur les médailles servent beaucoup à éclaircir l'histoire par la chronologie, nous en avons fait un article à part. Voyez MEDAILLES, (époques marquées sur les).

Les marques de l'autorité publique sur les revers des médailles quand elles ne sont point en légende ou en inscription, sont ordinairement ou S. C. ou . E. par abreviation ; d'autres fois on lit tout au long Populi jussu : Permissu D. Augusti : Indulgentiâ Augusti ; ou semblables mots.

Quant au nom des villes où les médailles ont été frappées, rien n'est plus ordinaire que de le trouver dans le haut et dans le bas empire, avec cette différence que dans le haut empire, il est souvent en légende ou en inscription ; et dans le bas empire, principalement depuis Constantin, il se trouve toujours dans l'exergue. Ainsi le P. T. Percussa Treveris ; S. M. A. Signata Moneta Antiochiae. Con. Constantinopoli, etc. au lieu que dans le haut empire, les noms s'y trouvent tout au long ; Lugduni dans celle de M. Antoine, dans les grecques et dans toutes les colonies.

Les revers sont chargés des marques différentes et particulières des monétaires, qu'ils mettaient de leur chef pour distinguer leur fabrique, et le lieu même où ils travaillaient. C'est par-là qu'on explique une infinité de caractères, ou de petites figures qui se rencontrent, non-seulement dans le bas empire, depuis Gallus et Volusien, mais aussi dans les consulaires.

Il nous reste à dire un mot de certaines marques, qui évidemment n'ont rapport qu'à la valeur des monnaies, et qu'on ne trouve que dans les consulaires, encore ne les y voit-on pas toujours. Ces marques sont X. Voyez Q. S. L. L. S. l'X signifie Denarius, qui valait Denos Aeris, dix as de cuivre ; l'V marquait le Quinaire, cinq as ; le L. L. S. un sesterce, ou deux as et demi ; le Q est encore la marque du Quinaire.

Aucune de ces marques ne se trouve sur le bronze, si ce n'est l'S qui se trouve dans quelques consulaires. Il est plus ordinaire d'y voir un certain nombre de points, qui se mettait des deux côtés. Voyez POINTS, (Numismatique).

Finissons par observer qu'on a certaines médailles dont il est évident que le revers ne convient point à la tête. La plupart de ces sortes de médailles ont été frappées vers le temps de Gallus et de Volusien, et surtout pendant le règne de Galien, lorsque l'empire était partagé entre une infinité de tyrants. Quel que soit ce défaut, on ne doit pas rebuter ces sortes de médailles ; car tout alors était dans une si grande confusion, que sans se donner la peine de fabriquer de nouveaux coins, aussi-tôt qu'on apprenait qu'on avait changé de maître, on battait une nouvelle tête sur d'anciens revers : c'est sans doute par cette raison que l'on trouve au revers d'un Aemilien, Concordia Augg. revers qui avait servi à Hostilien, à Gallus, ou à Volusien : si cependant ce n'est point un des Philippes transformés en Emilien.

Mais d'un autre côté nous ne devons faire aucun cas des médailles dont les revers ont été contrefaits, insérés ou appliqués. C'est une fourberie moderne imaginée pour tromper les curieux. Nous en avons parlé au mot MEDAILLE, et nous avons indiqué en même temps les moyens de découvrir cette friponnerie.

Pour ce qui regarde les divers symboles qu'on voit sur les revers des médailles antiques, on en trouvera l'énumération et l'explication au mot SYMBOLE, Art numismatique. (D.J.)

REVERS, voir un ouvrage de revers ; c'est dans la Fortification, découvrir le dos de ceux qui le défendent, et qui font face au parapet. Voyez COMMANDEMENT.

REVERS DE L'ORILLON, c'est la partie de l'orillon vers la courtine, qui lui est à-peu-près parallèle. Voyez ORILLON. (Q)

REVERS DE LA TRANCHEE, c'est dans l'attaque des places, le côté opposé à son parapet. Voyez TRANCHEE. (Q)

REVERS, (Marine) on caractérise par ce terme, tous les membres qui se jettent en-dehors du vaisseau, comme certaines allonges et certains genoux. Voyez ALLONGES DE REVERS et GENOUX DE REVERS.

On appelle aussi manœuvres de revers les écoutes, les boulines et les bras qui sont sous le vent, qu'on a larguées, et qui ne sont plus d'usage jusqu'à ce que le vaisseau revire de bord. On s'en sert alors à la place des autres, qui en cessant d'être du côté du vent, deviennent manœuvres de revers.

Revers d'arcasse est une portion de voute de bois faite à la poupe d'un vaisseau, soit pour soutenir un balcon, soit pour un simple ornement, ou pour gagner de l'espace. Voyez Pl. I. fig. 1. le revers d'arcasse ou voute marquée D.

Revers de l'éperon ; c'est la partie de l'éperon comprise depuis le dos du cabestan, jusqu'au bout de la cagonille.

REVERS DE PAVE, (Pavement) c'est l'un des côtés en pente du pavé d'une rue, depuis le ruisseau jusqu'au pied du mur.