v. act. (Grammaire) ce mot a un grand nombre d'acceptions, qui toutes ont quelque rapport au lieu et à la situation dans le lieu : exemples, mettre un fat en place, mettre en apprentissage un enfant, mettre des troupes sur pied, mettre à la loterie, se mettre au travail, mettre en couleur, mettre à mort, mettre bas, mettre hors, mettre à couvert, mettre à mal, mettre une chose en quelqu'endroit, etc. Voyez les articles suivants.

METTRE, appointement à, (Jurisprudence) voyez ce qui a été dit au mot APPOINTEMENT. On peut ajouter que dans ces appointements l'instruction est fort sommaire ; le procureur ne donne ordinairement qu'une seule requête ou inventaire de production, et tous les frais ne doivent pas passer une certaine somme. On appointe à mettre dans les matières provisoires. Voyez ce qui en est dit dans le praticien de Couchot, tome II. à la fin. (A)

METTRE, (Marine) ce mot est employé dans la marine à certains usages particuliers.

Mettre à la voile, c'est appareiller et sortir d'un port ou d'une rade.

Mettre les voiles dedans, c'est ferler et plier toutes les voiles, sans en avoir aucune qui soit déployée.

Mettre la grande voîle à l'échelle, c'est amarrer le point de cette voîle vis-à-vis de l'échelle par où on monte à bord, ou bien au premier des grands haubans.

Mettre les basses voiles sur les cargues, c'est se servir de cargues pour trousser les voiles par en-bas.

Mettre à terre, c'est descendre du monde, ou autre chose du vaisseau, à terre.

Mettre à bord, c'est tirer ou porter dans le vaisseau.

Mettre un matelot à terre, c'est le débarquer et le renvoyer quand il ne fait pas son devoir.

Mettre une ancre en place, c'est l'amener dans la place où elle doit être au côté de l'avant du vaisseau.

Mettre le linguet, c'est mettre la pièce de bois, nommée linguet ou élinguet, contre une des fusées ou taquets du cabestan, pour l'empêcher de dériver ou de retourner en arrière.

METTRE, (Commerce) terme qui a différentes significations dans le commerce.

Mettre ses effets à couvert, se dit ordinairement en mauvaise part d'un négociant qui détourne ce qu'il a de meilleur et de plus précieux, dans le dessein d'une banqueroute frauduleuse. Voyez BANQUEROUTE.

Mettre au-dessus d'un autre, c'est enchérir sur le prix qui a été offert d'une marchandise dans une vente publique.

Mettre, signifie quelquefois s'enrichir, comme quand on dit mettre sol sur sol ; et quelquefois avancer ou dépenser pour la part qu'on prend dans une société ou entreprise de commerce. J'ai dépensé cent mille écus à cette manufacture, je n'y veux plus rien mettre.

Mettre de bon argent avec du mauvais, c'est faire des avances ou dépenses sans espérance de les retirer.

Mettre avec le pronom positif, signifie s'appliquer, s'employer. Ce jeune homme a eu raison de se mettre au commerce, il y réussit. Dict. de Commerce.

METTRE L'AME, les Boisseliers se servent de ce terme pour signifier l'action par laquelle ils garnissent les soufflets d'une sorte de soupape de cuir, par laquelle l'air s'introduit dans le soufflet quand on l'ouvre, et sort par la douille, quand on le ferme.

METTRE EN TENON en terme de Boisselier, c'est retenir les deux extrémités du corps du sceau dans un tenon ou espèce de pinces de bois pour les clouer plus facilement ensemble.

METTRE EN SOIE, en terme de Boutonnier, c'est couvrir des morceaux de vélin découpés à l'emporte-pièce, d'une soie qui s'étend dessus à mesure qu'on l'amène avec la bobine que l'on tient en sa main, montée sur une brochette à lier, voyez BROCHETTE A LIER. En même temps que la soie couvre le vélin, elle assujettit la cannetille sur ses bords, en se fixant sur chacun de ses crants. Voyez CANNETILLE.

METTRE EN CHANTIER, chez les Charpentiers, c'est lorsqu'on peut travailler une pièce de bois, la poser sur deux autres pièces de bois qu'on nomme chantiers.

METTRE LES BOIS EN LEUR RAISON, chez les Charpentiers, c'est poser les pièces de bois qui doivent servir à un édifice, sur les chantiers, chaque morceau en son lieu.

METTRE UNE PIECE DE BOIS sur son roide ou sur son fort, (Charpentier) c'est lorsqu'elle est courbe mettre le bombement en contre-haut ou par-dessus.

METTRE EN TRAIN, terme d'imprimerie, c'est mettre une forme sur la presse, et la situer de façon qu'elle se trouve juste sous le milieu de la platine, l'arrêter avec des coins, abaisser dessus la frisquette pour couper ce qui pourrait mordre, et coller aux endroits qui pourraient barbouiller, faire la marge, placer les pointures, faire le registre, et donner la tierce. Voyez FRISQUETTE, REGISTRE, TIERCE.

METTRE, se dit, en terme de manège, des façons de dresser ou de manier un cheval. Ce cheval est propre à mettre aux courbettes, à caprioles, aux airs relevés. Voyez COURBETTE, AIR.

Mettre un cheval au pas, au trot, c'est le faire aller au pas, au trot, au galop. Voyez PAS, TROT, GALOP. Mettre un cheval dedans, c'est-à-dire le dresser, le mettre dans la main et dans les talons. On dit aussi mettre un cheval sous le bouton, pour dire le tenir en état par le moyen du bouton des rènes qu'on abaisse, comme si le cavalier était dessus.

Mettre un cheval hors d'haleine, c'est le faire courir au-delà de ses forces. Mettre sur le dos. Voyez VOLTE. Mettre sur les hanches. Voyez ASSEOIR. Mettre au vert. Voyez VERT. Mettre au filet, c'est lui tourner le cul à la mangeoire pour l'empêcher de manger, et lui mettre un filet dans la bouche. Mettre sur le crotin, c'est mettre du crotin mouillé sous les pieds de devant du cheval. Mettre dans les piliers, c'est attacher un cheval avec un cavesson aux piliers du manège, pour l'accoutumer sur les hanches. Mettre la lance en arrêt, c'est disposer sa lance comme il est expliqué au mot lance. Voyez LANCE. Mettre la gourmette à son point. Voyez POINT. Mettre un rassis. Voyez RASSIS. Mettre ses dents, se dit d'un cheval à qui les dents qui succedent à celles de lait commencent à paraitre. Mettre bas. Voyez POULINER.

METTRE EN FUT, chez les Menuisiers, c'est monter le fer d'un outil de la classe des rabots, varlopes, sur son bois qu'on appelle fut.

METTRE EN CIRE, opération du Metteur-en-œuvre qui consiste à ranger sur un bloc de cire toutes les parties d'un ouvrage, dans l'ordre, et l'inclinaison qu'elles doivent avoir toutes montées pour les souder ensemble avec succès : comme il y a fort peu d'ouvrages de Metteurs-en-œuvre, tels que les aigrettes, les nœuds, les colliers, etc. qui ne soit composé d'un nombre considérable de pièces séparées ; l'ouvrier prépare d'abord séparément chaque partie, et lorsqu'elles sont toutes disposées il prend une plaque de tôle sur laquelle il y a un bloc de cire, auquel il donne la forme de son dessein, et le mouvement qui lui convient ; sur ce bloc ramolli il arrange chaque partie selon l'ordre, l'élévation, et le mouvement qui est propre à chacune d'elles : de cette opération dépend souvent la bonne grâce d'un ouvrage, parce qu'il ne sort plus de-là que pour être arrêté par la soudure, et que cette dernière opération une fois faite, il n'est plus possible d'en changer la disposition.

METTRE EN TERRE, opération du Metteur-en-œuvre, qui suit celle de la mise en cire. Lorsque toutes les pièces d'un ouvrage sont arrangées sur la cire, telles que nous l'avons dit ci-dessus, on le couvre totalement d'une terre apprêtée exprès, et délayée avec un peu de sel pour y donner plus de consistance, de l'épaisseur d'environ un pouce ; on la fait sécher à très-petit feu, sur de la cendre chaude, et lorsque cela est entièrement sec et cuit, on fait fondre la cire qui est au-dessous, on enlève cette terre qu'on fait recuire pour bruler le reste de la cire, et sur le dessous des chatons, et entre ces chatons, qui restent alors totalement à découvert, l'ouvrier pose les grains d'argent nécessaires pour joindre toutes les parties ensemble, et les paillons de soudure, que l'on couvre de borax, et en cet état on porte le tout au feu de la lampe, et on arrête ainsi par la soudure, toutes les parties qui ne sont plus qu'un tout ; alors on casse la terre, et l'ouvrier continue ses opérations.

METTRE EN OEUVRE, l'art de mettre en œuvre est l'art de monter les pierres fines ou fausses, et les diamants, etc. sur l'or et l'argent.

METTRE AU BLEU, c'est un terme de Plumassier, qui signifie l'opération par laquelle on met les plumes dans de l'eau bleue faite avec de l'indigo, comme celle dont on se sert pour le linge.

METTRE EN PRESSE. Voyez PRESSE.

METTRE LES FICELLES A LA COLLE, (Reliure) quand les ficelles sont épointées, on prend un peu de colle de pâte dans ses doigts, et l'on en met aux ficelles ; on dit mettre les ficelles à la colle. Voyez TORTILLER, COUDRE.

METTRE EN MAIN, terme de fabrique des étoffes de soie, mettre en main la soie, c'est la préparer pour la mettre en teinture ; pour la mettre en main on défait les matteaux que l'on enfîle à une cheville, qui fait partie de l'outil qu'on appelle mettage en main. On choisit la soie écheveau par écheveau pour en séparer les différentes qualités ; ensuite quand il y a une certaine quantité d'écheveaux, je veux dire trois ou quatre, suivant leur grosseur, on en fait une pantine que l'on tord, et à laquelle on fait une boucle ; on met autour de cette flotte un fil que l'on noue, afin que le Teinturier ne les confonde pas quand il les défait pour les teindre.

Quand il y a quatre pantines de faites, on les tord ensemble, et ces quatre pantines de soie unies ensemble s'appellent communément une main de soie.

METTRE SUR LE POT, en terme de Raffineur, c'est emboiter la tête du pain sur un pot d'une grandeur proportionnée à la forme qui le contient, et propre à recevoir le premier sirop qui en découle.

METTRE BAS ou QUITTER SON BOIS, c'est ce que le cerf fait au printemps.