v. act. (Grammaire) c'est joindre ensemble deux morceaux de métal séparés, par le moyen d'une composition d'une fusibilité moyenne entre l'un et l'autre, quelquefois par le seul moyen du feu, etc. Voyez les articles suivants.

SOUDER, terme d'Arquebusier, les Arquebusiers soudent les tenons sous les canons de fusil en les y assujettissant avec du fil de fer, et en faisant fondre du cuivre avec du borax en poudre, de la même façon que les Serruriers. Les Arquebusiers soudent aussi avec de l'argent et du cuivre mêlés ensemble. Ils ont aussi plusieurs autres pièces dans leurs ouvrages qu'ils sont obligés de souder, comme les guidons, etc.

SOUDER, Ve act. SOUDURE, s. f. (Hydraulique) est la manière de joindre ensemble deux pièces de plomb, par le moyen d'un mélange chaud de plomb et d'étain, appelé soudure, en sorte que ces deux pièces ne fassent qu'un corps.

On soude deux tables de plomb avec de la soudure faite de deux tiers de plomb et d'un tiers d'étain.

Le cuivre se soude avec de l'étain et du cuivre, et quelquefois de l'argent.

L'argent se soude avec le cuivre mêlé avec de l'argent ; cette soudure s'appelle huit. (K)

SOUDER, en terme de Bijoutier, est l'action de réunir différentes parties désunies pour n'en faire qu'un tout par le moyen de la soudure. Voyez SOUDURE.

Pour souder, on arrête ensemble les pièces que l'on veut joindre, soit avec du fil de fer, soit avec des crampons ; on met des paillons de soudure le long des assemblages ; on humecte le tout, et on garnit de borax tous les endroits où il y a des paillons de soudure ; il est même prudent, lorsqu'une pièce a déjà éprouvé quelques soudures, de garnir légèrement de borax les endroits précédemment soudés ; cela empêche la soudure ancienne de se bruler au feu. Lorsque la pièce est ainsi disposée, on l'expose à un feu léger pour faire sécher le borax ; on veille pendant ce temps-là à ce que les paillons de soudure ne s'écartent pas des places où on les a posés, ce qui arrive quelquefois par le bouillonnement qu'excite l'humidité mêlée au borax. Si la pièce est petite, on la porte tout-de-suite au feu de la lampe, où d'un coup de flamme dirigé par le chalumeau de cuivre, on échauffe la totalité de la pièce, et on la soude du même coup. Lorsque la pièce est grosse, après l'avoir fait sécher, on l'environne et on la couvre de charbon allumé : on l'échauffe alors en soufflant à l'entour avec un soufflet à main ; lorsque la pièce est d'un rouge suffisant, on découvre les endroits qui doivent être soudés en ôtant les charbons de dessus ces places ; on porte le tout au feu de la lampe, où d'abord on acheve de l'échauffer tout à fait en l'enveloppant de toute la flamme du chalumeau ; et lorsqu'on aperçoit que la soudure est prête à se fondre, on retrécit sa flamme, et on la porte plus directement sur les parties à réunir : lorsque l'on a Ve couler toutes les soudures, alors on dégarnit la pièce promptement de tout le feu de charbon qui l'environne ; on la laisse refroidir, on la délie, et on la met dérocher dans l'eau seconde, voyez EAU SECONDE et DEROCHER. Il y a une observation à faire, c'est qu'il arrive quelquefois que les crampons ou fils de fer se soudent avec l'or par la violence du feu, et qu'il est aisé d'éviter cet inconvenient en mêlant tant soit peu de sel de verre avec le borax.

SOUDER, terme de Chaînetier ; les Chaînetiers soudent plusieurs de leurs ouvrages avec de la soudure dont les deux tiers sont d'argent et l'autre tiers de cuivre ; quelquefois la soudure est moitié l'un, moitié l'autre, selon les ouvrages.

SOUDER, fers à, dont se servent les Facteurs d'orgues pour souder toutes les pièces de plomb ou d'étain dont les tuyaux sont composés, sont des fers ABC, (fig. 28. Pl. orgue) dont la partie B A a la forme d'un coin, dont le tranchant est arrondi. La partie BC, qui est la queue ou le manche, sert à les pouvoir tenir, au moyen des poignées DE qui sont de bois, et sont chacune une moitié de cylindre convexo-concave, c'est-à-dire, creuse par dedans pour recevoir le manche de fer, et convexe par dehors pour s'ajuster dans la main. Voyez POIGNEES. Lorsque les fers sont neufs, on les lime avec une lime douce, et on les frotte avec du sel ammoniac, ce qu'on appelle les étamer, parce que sans cette préparation ils ne prendraient pas la soudure qui est sur la tuile.

Pour se servir de ces fers, après les avoir fait chauffer non jusqu'à ce qu'ils soient rouges, on les frotte sur la tuîle où il y a de la soudure, que la chaleur du fer fait fondre, et qui s'attache au fer lorsqu'elle est fort dure, comme l'encre à écrire dans une plume. On la porte en cet état sur la partie que l'on veut souder, où on l'applique en passant et repassant le fer chaud autant de fois qu'il en est besoin pour la faire prendre. Voyez l'article SOUDURE.

SOUDER, fers à, est un instrument dont les Plombiers se servent pour souder les ouvrages de leur métier. C'est un fer de forme cylindrique, dont la queue aussi de fer, sort du milieu de la base du cylindre, est emboitée dans deux morceaux de bois appelés mouflettes, qui lui servent de manche, et par le moyen desquelles l'ouvrier retire le fer du feu, et s'en sert sans être incommodé de la chaleur. Il y a encore des fers à souder qui sont d'une forme triangulaire et plus petits : ceux-là ne sont propres qu'aux seuls Plombiers. Voyez les Pl. et fig. du Plombier.

SOUDER les pots d'étain, c'est unir, par le moyen d'un fer à souder, le haut et le bas d'un pot pour en former d'un seul corps. Pour cela, on prend une bande de feutre de chapeau, qui forme la circonférence du pot en-dedans ; cette bande est plus ou moins large et longue, suivant la grandeur et la grosseur des pièces. On joint les deux pièces l'une sur l'autre ; on les attache par deux gouttes avec le fer chaud : puis on conduit ce fer sur ce qu'on appelle la soudure, qui est un cordon qui vient en moule à une pièce, soit du haut et du bas, et dans lequel il y a un degré pour introduire justement l'autre pièce, et qui fournit en même temps la matière suffisante pour faire la soudure, on fait marcher le fer en tournant la pièce sur ses genoux ; on appuie le fer assez fort, afin qu'elle soit bien tréfondue ; ensuite on retire son feutre avec un petit crochet.

Il faut avoir soin de passer légèrement du suif autour de la soudure avant de souder.

SOUDER à la soudure légère en étain, c'est faire tenir une anse, ou charnière, ou autre morceau à une pièce d'étain, soit de poterie ou menuiserie, sans la jeter sur la pièce. Voyez JETTER SUR LA PIECE.

Pour cela on attache, avec une goutte d'étain, l'anse ou autre morceau qu'on a jeté à part sur la pièce où on le veut unir, puis on met du charbon allumé sur une plaque de fer échancrée, qui échauffant l'anse et la pièce où elle est posée, fait fondre la soudure légère qu'on y met adroitement, et soude la pièce proprement ; après quoi on retire le feu.

La soudure légère est composée de trois parties, une d'étain fin, une d'étain de glace et une de plomb. Cette soudure se coule par petites branches sur une rape à étain ; elle est fort tendre à fondre, c'est ce qui fait qu'elle fond sur une pièce chaude, sans que la pièce fonde.

On soude aussi, à la soudure légère, des pièces sortant du moule, encore assez chaudes pour fondre la soudure, principalement des chandeliers d'étain, pour éviter de les souder au fer : c'est une diligence. Voyez SOUDER.

SOUDER, en terme de Potier, c'est l'action d'appliquer une partie au corps d'une pièce, comme corne, pied, manche, etc. Voyez ces mots.

SOUDER, (Rubanier) manière de joindre une nouvelle pièce au bout d'une autre qui finit ; cette manière est uniquement affectée au galon, et voici ce que l'on entend par-là ; lorsqu'on est borné à faire un aulnage juste, comme supposé de 20, 30 aulnes, et qu'une des pièces de chaîne vient à finir avant ce complément, il faut donc en substituer une autre à sa place, ce qui se fait ainsi ; la pièce qui finit et au bout de laquelle on a ajouté la corde à encorder pour l'allonger, étant parvenue auprès des lissettes, une autre de même contenance est placée sur les potenceaux ; et au moyen de l'encroix, chaque brin de cette pièce nouvelle est passé à la place de celui auquel il doit succéder dans les mêmes mailles des lisses où passaient ceux qui finissent, ce brin à passer prend celui qu'il Ve remplacer par un demi-tour qu'on lui fait faire, et passe ainsi dans la lisse, de même tous les autres, ce qui après est passé de même dans le peigne, devant lequel le tout étant, est arrêté sur l'ensouple de devant par une autre corde à encorder ; on travaille ainsi avec cette double chaîne, la longueur de quatre doigts, jusqu'à ce que l'on juge que la nouvelle pièce ne puisse s'échapper par derrière ; ce qui étant fait, le bout de la pièce finie, détaché de la corde à encorder qui le tenait tendu derrière les lisses, est dépassé en le tirant pardevant le peigne, et pour lors la nouvelle chaîne se trouve seule en état d'aller. Il faut observer pendant ce travail de quatre doigts, que l'ouvrage doit être extraordinairement frappé par le battant à coups redoublés, pour empêcher, autant qu'il est possible, l'extrême épaisseur qu'aurait cet endroit fait ainsi avec deux chaînes ; il s'agit à-présent de couper ces portions de chaînes inutiles, ce qui se fait en les coupant avec des ciseaux le plus près que l'on peut, les tirant même de l'ouvrage avec force pour les faire sortir davantage ; cela achevé en travaillant le galon, ces bouts vont se loger dans le corps de l'ouvrage et ne paraissent plus : cet endroit n'a d'autre difformité que d'être un peu plus épais que le reste.

SOUDER, en terme de Raffineur, s'entend de l'action d'éprouver si les formes sont cassées ou non en les frappant plusieurs fois avec le manche du cacheur. Voyez CACHEUR.

SOUDER UN COMPTE, (Commerce) c'est la même chose que solder un compte. Voyez COMPTE et SOLDER.