v. act. (Grammaire) il se dit des choses et des personnes. On rassure un corps qui menace de chute, comme une muraille par des étais. On rassure celui qui craint, en lui montrant l'éloignement ou la vanité du péril. On dit d'un temps incertain, qu'il se rassurera. Un heureux événement rassure un souverain sur son trône. On rassure dans la foi les âmes faibles et chancelantes. On rassure dans son parti, celui qui est prêt à l'abandonner. L'ame, dans tous ces cas, est considérée comme un corps vacillant, qui peut emporter l'homme à droite ou à gauche, et qu'on détermine d'un côté plutôt que d'un autre, ou qu'on fixe dans l'état de repos et de fermeté, par des promesses, des espérances, des craintes, des menaces, etc.

RASSURER, terme de Fauconnerie, ce mot se dit du bec de l'oiseau qui est rompu ou déjoint. Le bec de l'oiseau se rompt, ou parce qu'il est mal gouverné quand on ne l'ajuste pas comme il faut ; ou parce que quand l'oiseau pait, il demeure sur la partie haute du bec une chair qui s'y attache, s'y pourrit, et y seche si fort que le bec tombe par éclat. Les Fauconniers conseillent pour y remédier, de nettoyer bien le bec de l'oiseau, de le polir, et de le tailler. Ensuite on doit oindre la couronne du bec de graisse de poule, couper une partie inutîle du bec de dessus, afin que celui de dessous puisse parvenir à sa grandeur ; mettre sur la partie déjointe, pour la rassurer, de la pâte fermentée et de la poix résine. Enfin pendant tout ce temps, il faut couper le pât de l'oiseau par petits morceaux, pour le nourrir. Fouilloux, Salnove.