S. m. (Grammaire) mouvement de l'âme impétueux, court, et prompt ; il s'applique à l'homme et aux animaux : l'homme et le cheval ont leur fougue. On l'emploie pour désigner cet emportement si ordinaire dans la jeunesse ; et c'est en ce sens qu'on dit, la fougue de l'âge : on dit aussi d'un poète, il est dans sa fougue.

FOUGUE, (Marine) mât de fougue ou foule, c'est le mât d'artimon. Voyez MAT. (Z)

Fougue, vergue de fougue ou foule ; c'est une vergue qui ne porte point de voiles, et qui ne sert qu'à border et étendre par le bas la voîle du perroquet d'artimon. Voyez VERGUE, Marine, Pl. I. n°. 42. (Z)

Fougue, foule, perroquet de fougue, c'est le perroquet d'artimon. Voyez MAT, et Marine, Pl. I. n°. 45. (Z)

FOUGUE, (Artificier) les Artificiers appellent ainsi des serpenteaux un peu plus gros que les lardons, qui ont un effet plus varié, changeant subitement de vitesse et de direction. Voyez LARDON.

Ces variétés peuvent être causées de plusieurs manières ; 1°. par un changement de composition, en mettant alternativement une charge de matière vive et une de lente, en les foulant également.

2°. En foulant la même matière inégalement, et donnant plus de coups de maillets sur l'une que sur l'autre.

3°. En donnant du passage au feu dans une charge, et non point à l'autre ; ce qui se fait en mettant un pouce, par exemple, de charge massive, et ensuite une autre charge bien foulée et percée d'un petit trou au milieu, avec une meche de vilbrequin : le feu s'insinuant dans le trou, pousse la fougue, et trouvant le massif, qu'il ne peut pénétrer que successivement, perd son mouvement, puis le reprend ; et ainsi de suite.

On voit que par ce moyen, en variant la longueur des parties percées et des massives, on peut varier l'action du feu comme l'on veut, et finir par un pétard, comme aux serpenteaux. La composition de cette espèce de serpenteaux doit être un peu plus faible, c'est-à-dire plus mêlée de charbon que celle des petits, parce que les trous augmentent le feu par son extension sur une plus grande quantité de matière.

* FOUGUE, FOUANNE, ANFOU SALIN, termes synonymes de Pêche, usités dans le ressort de l'amirauté de la Rochelle.

La pêche à la fouanne, fougue, salin, se fait la nuit au feu sur les vases à la basse eau. Les Pêcheurs choisissent les nuits les plus sombres et les plus obscures ; alors ils se munissent de torches ou bouchots et brandons de paille ou de bois sec qu'ils tiennent de la main gauche, et de la droite ils dardent avec la fouanne les poissons qu'ils aperçoivent : ils font aussi cette même pêche dans l'enceinte des parcs de pierre ou écluses, et prennent ainsi les poissons que la marée y a laissés en se retirant.