S. f. (Grammaire) long canal de bois où l'on met un corps que l'on chasse avec l'haleine.

SARBACANE des Indiens, (Histoire d'Amériq.) c'est l'arme de chasse la plus ordinaire des Indiens ; ils y ajustent de petites flèches de bois de palmier ; qu'ils garnissent au lieu de plumes, d'un petit bourlet de coton plat et mince, qu'ils font fort promptement et fort adroitement, ce qui remplit le vide du tuyau. Ils lancent la flèche avec le souffle à 30 et 40 pas, et ne manquent presque jamais leur coup. M. de la Condamine a Ve souvent arrêter le canot, un indien descendre à terre, entrer dans le bois, tirer un singe ou un oiseau perché au haut d'un arbre, le rapporter, et reprendre sa rame, le tout en moins de deux minutes. Un instrument aussi simple que ces sarbacanes, supplée avantageusement chez les nations indiennes, au défaut des armes à feu. Ils trempent la pointe de leurs petites flèches, ainsi que celles de leurs arcs, dans un poison si actif, que quand il est récent, il tue en moins d'une minute l'animal, pour peu qu'il soit atteint jusqu'au sang. Il n'y a rien à craindre à manger des animaux tués avec ce poison, car il n'agit que quand il est mêlé avec le sang, alors il n'est pas moins mortel à l'homme qu'aux autres animaux. M. de la Condamine a eu occasion de connaître au Para plusieurs portugais témoins de cette funeste épreuve, et qui ont Ve périr leurs camarades en un instant, d'une blessure semblable à une piquure d'épingle. Le contre-poison est, à ce qu'on dit, le sel, et plus surement le sucre. (D.J.)