S. m. (Histoire naturelle, Zoologie exotique) nom d'un animal à quatre pieds d'Amérique, nommé par Pison myrmecophagus, mangeur de fourmis ; les Anglais l'appellent the ant-bear, l'ours aux fourmis ; ils l'appellent ours, parce que ses pieds de derrière sont faits comme ceux de l'ours ; il ressemble assez au renard, mais il n'en a pas la finesse, au-contraire, il est timide et sot ; il y en a de deux espèces, un grand qui porte une queue large et garnie de soies ou de poils longs, comme ceux d'un cheval, noirs et blancs ; l'autre petit, dont la queue est longue, rase ou sans poil ; l'un et l'autre sont fort friands de fourmis, dont la trop grande quantité nuit beaucoup aux biens de la terre. Le petit entortille sa queue aux branches des arbres, et y demeure suspendu pour attendre les fourmis, sur lesquelles il se jete, et les dévore. Les museaux de l'un et de l'autre sont longs et pointus, n'ayant qu'une petite ouverture pour leur bouche, en manière de trompe ; ils n'ont point de dents, mais quand ils veulent attrapper les fourmis, ils élancent hors de leur museau une langue fort longue et déliée, avec laquelle ils agglutinent ces petits insectes, la pliant et repliant pour les y attacher, puis ils les avalent à belles lampées. Leur peau est épaisse ; leurs pieds sont garnis d'ongles aigus, avec lesquels ils se défendent puissamment quand on les a irrités. Le grand tamandua est nommé par les habitants du Brésil tamandua-guacu ; il a une longue queue garnie de poils rudes comme des vergettes ; il s'en sert comme d'un manteau pour s'en couvrir tout le corps ; voyez Jean de Laet, Lery, Pison, Marggrave, et Barlaus dans leurs descriptions du Brésil. (D.J.)