Chimie

S. f. (Chimie) Ce mot ne se dit guère que de l'état de parfaite neutralité de sels moyens ou neutres ; c'est-à-dire, de celui où chacun de leurs principes a été employé dans une juste proportion. Lorsqu'on forme un sel neutre dans une liqueur, en y versant successivement les deux principes qui doivent former ce sel par leur union, par exemple, de l'acide et de l'alkali ; on est parvenu au point de saturation, lorsqu'il n'y a dans cette liqueur aucune partie sensible de l'un des deux principes qui soit libre, nue, sur-abondante.

S. m. (Chimie) On sait que le savon dans ce pays-ci n'est autre chose que de l'huîle d'olives unie par la cuisson au sel de la soude ; et dans les pays froids où le sel de la soude et l'huîle d'olives sont fort chers, l'on substitue à la place de l'un le sel lixiviel du bois de chêne, et à la place de l'autre le suif des animaux, qui produisent un savon aussi blanc, aussi dur et aussi bon pour le blanchissage que celui qui est fait avec l'huîle d'olives. Dans la composition de notre savon, il parait qu'une livre de savon peut contenir dix onces un gros cinquante-six grains d'huile, quatre onces trois gros quarante grains de sel alkali, et une once deux gros quarante - huit grains d'eau.

S. m. (Docimasie) test, écuelle à vitrifier, en allemand treibscherben, et dans les auteurs qui ont écrit en latin, patella vitrificatoria ou scorificatoria.

Les scorificatoires sont des vaisseaux très-compacts, capables de supporter le feu le plus violent, et de retenir quelque temps, non-seulement les métaux fondus, mais encore le verre même de saturne. Ils ont environ deux pouces de diamètre, et sont presque semblables aux coupelles ; mais le scorificatoire diffère des coupelles en ce qu'il demande pour sa composition, que nous donnerons ici, une matière plus compacte et plus tenace que celle de la coupelle.

(Chymie & Médecine) on comprend sous le nom de sel trois especes de substances ; les acides, les alkalis, & les sels neutres ; en réunissant les propriétés communes à ces trois classes, on trouve que les sels sont des corps solubles dans l'eau, incombustibles par eux-mêmes, & savoureux ; il faut bien se défendre d'appeller sel tout se qui se crystallise, sans quoi nous confondrions plusieurs corps très-différens entr'eux.

Les sels sont répandus dans les trois regnes de la nature, l'opinion commune des chymistes est même que l'air porte avec lui l'acide vitriolique ; il est au-moins bien sûr qu'il peut se charger d'un très-grand nombre de sels ; ceux qu'il peut dissoudre sont appellés volatils, ceux au-contraire qu'il ne peut enlever, sont nommés fixes ; tous les acides, les alkalis volatils, & quelques sels neutres, spécialement ceux qui sont formés par l'union du sel ammoniac avec les différens métaux, sont volatils ; mais le plus grand nombre est fixe.

S. m. (Chimie) long canal en zigzag interposé entre la cucurbite et le récipient dans le grand alembic à esprit-de-vin, et à rectifications. Cet appareil distillatoire n'est presque plus employé par les artistes modernes, et il est en effet d'un usage fort incommode et assez inutile, du moins pour les opérations communes qu'on avait coutume d'y exécuter, la distillation de l'esprit-de-vin par exemple, voyez DISTILLATION et ESPRIT-DE-VIN, sous le mot VIN.