(Chimie) c'est de l'étain qu'on a sublimé par le moyen du mercure, et auquel on a donné la couleur d'or par le simple degré de feu qui convient à cette opération. Nul autre métal ne se sublime de même, excepté le zinc qu'on peut substituer à l'étain ; ce qui a fait dire à M. Homberg, que le zinc contient de l'étain.
Pour avoir l'aurum musicum, prenez, dit J. Kunckel, de arte vitrariâ, lib. III. parties égales d'étain, de vif-argent, de soufre, et de sel ammoniac ; faites fondre l'étain sur le feu, et versez-y votre vif-argent, et laissez-les refroidir ensemble ; faites fondre le soufre ensuite, et mêlez-y le sel ammoniac bien pulvérisé, et laissez refroidir de même ; broyez-les ensuite avec soin ; joignez-y l'étain et le vif-argent, que vous y mêlerez bien exactement, et les réduisez en une poudre déliée ; mettez le tout dans un fort matras à long cou, que vous luterez bien par le bas. Observez que les trois quarts du matras doivent demeurer vides : on bouche le haut avec un couvercle de fer-blanc, qu'on lutera pareillement, et qui doit avoir une ouverture de la grosseur d'un pais, pour pouvoir y faire entrer un clou, afin qu'il n'en sorte point de fumée. Mettez le matras au feu de sable, ou sur les cendres chaudes ; donnez d'abord un feu doux, que vous augmenterez jusqu'à ce que le matras rougisse ; vous ôterez alors le clou pour voir s'il vient encore de la fumée ; s'il n'en vient point, laissez le tout trois ou quatre heures dans une chaleur égale ; vous aurez un très-bon aurum musicum, qui est très-propre à enluminer, à peindre les verres, et à faire du papier doré.
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