(Jardinage) On se sert de ce terme pour marquer l'intervalle que l'on doit laisser d'un arbre à un autre. On espace ordinairement ceux des allées à 12 pieds ; on les met dans la campagne à 17 et à 24 pieds de distance. Les arbres à fruits de demi-tige dans les espaliers, se mettent à 12 pieds avec un nain ou buisson entre deux ; lorsqu'ils sont de haute-tige ils demandent un espace de 4 taises avec un arbre entre deux : dans les vergers on les plante à 17 et à 24 pieds. (K)
S. m. (Jardinage) c'est une suite d'arbres fruitiers régulièrement plantés contre des murs, assujettis par un treillage, et conduits avec intelligence pour former une tapisserie de verdure naturelle qui donne de beaux fruits, et qui fait le principal ornement des jardins potagers. L'espalier a aussi l'avantage de préserver les arbres de plusieurs intempéries, et d'avancer la maturité du fruit. Mais il faut des soins suivis, une culture entendue, et beaucoup d'art pour conduire les arbres en espalier ; c'est le point qui décele ordinairement l'ignorance des mauvais jardiniers, et c'est le chef-d'œuvre de ceux qui ont assez d'habileté pour accorder la contrainte que l'on impose à l'arbre avec le rapport qu'on en attend. Tous les arbres à fruit ne sont pas propres à former un espalier : les fruits à pepin y conviennent moins que ceux à noyau, dont quelques espèces y réussissent fort bien, et entr'autres le pêcher qui mérite surtout d'y être employé, quoiqu'il soit le plus difficîle à conduire. La première et la principale attention, lorsqu'on veut planter un espalier, doit être de bien proportionner la distance des arbres, attendu que tout l'agrement et l'utilité qu'on peut se promettre d'un espalier, dépendront de ce premier arrangement. La distance des arbres, en pareil cas, doit se régler sur plusieurs circonstances auxquelles il faut avoir égard, comme à la hauteur des murs, à leur exposition, à la qualité du terrain, à la nature des arbres, etc. Les murs qui n'ont que huit à neuf pieds, ne peuvent admettre que des arbres de basse tige, qu'il faut espacer à douze ou quinze pieds. Si les murs ont environ douze pieds d'élévation, on peut mettre alternativement entre chacun de ces arbres, d'autres fruitiers de six pieds de tige pour garnir le haut des murailles. La bonne ou mauvaise qualité du sol doit décider du plus ou du moins de distance. L'exposition au nord, où les arbres poussent plus vigoureusement qu'au midi, en demande davantage : tout de même, quelques espèces d'arbres occupent plus d'espace que d'autres ; il faut plus de place à l'abricotier qu'au pêcher, beaucoup plus au figuier, etc. La forme que l'on doit donner aux arbres en espaliers, n'est pas un objet indifférent : il semble d'abord qu'un espalier, dont tous les arbres en se réunissant garniraient entièrement la muraille de verdure, devrait former le plus bel aspect ; mais cette uniformité n'est pas le but qu'on se doit proposer, parce qu'elle contrarierait la production des fruits qui doivent faire le principal objet. Il faut au contraire que tous les arbres d'un espalier soient distinctement détachés les uns des autres, et qu'ils soient placés à une distance suffisante, pour permettre pendant toute leur durée d'étendre et d'arranger leurs branches, sans que la rencontre de celles des arbres voisins puisse y faire obstacle. Il a donc fallu leur approprier une forme particulière qui, en se rapprochant le plus qu'il était possible de la façon dont les arbres prennent naturellement leur accroissement, fût autant agréable à l'oeil que favorable à la production du fruit. La figure d'une main ouverte, ou d'un éventail déplié, a paru la plus propre à remplir ces deux objets. Cependant comme la séve se porte plus volontiers dans les branches de l'arbre qui approchent de la ligne droite, que dans celles qui s'en écartent beaucoup, on doit avoir attention de laisser prendre aux arbres en espalier plus de hauteur que de largeur : très-différents en cela des arbres en contrespalier, auxquels il est d'usage de donner plus d'étendue en largeur qu'en hauteur, par des raisons de convenance. Voyez CONTRESPALIER. (c)
(Jardinage) On dit d'une plante qu'elle estiole ou s'estiole, quand en croissant elle devient menue et fluette, ce qui est un défaut ; cela arrive aux légumes, quand les graines sont semées trop serrées. (K)
(Jardinage) Il est quelquefois à craindre qu'en arrachant les arbres dans des pepinières, vous n'estropiez les racines des arbres voisins, c'est-à-dire que vous ne les coupiez, les écorchiez et ne les rompiez.
S. m. (Jardinage) est l'action de rompre et d'éclater exprès un rameau, une branche de la pousse précédente, ou un bourgeon de l'année, en appuyant avec le pouce sur le tranchant de la serpette, pour les séparer et les emporter. Par le moyen de cette opération, faite à l'endroit des sous-yeux en hiver pour les branches, et en Juin, ou au commencement de Juillet pour les bourgeons, vous êtes assuré de faire pousser à cet endroit ainsi cassé, ou des boutons à fruit pour l'année même, ou des boutons fructueux pour l'année prochaine, ou du moins des lambourdes, quelquefois même ces trois choses à la fois ; mais cette opération n'a lieu que pour les arbres à pepin, et rarement pour les fruits à noyau. Si l'on coupe le rameau, la seve recouvre la plaie, et il repousse une nouvelle branche ou de nouveaux bourgeons ; mais quand on le casse, les esquilles forment un obstacle au recouvrement de la plaie, et de-là naissent l'une des trois choses qui viennent d'être rapportées. Le cassement doit se faire à un demi-pouce près de la naissance ou de l'empatement de la branche ou du bourgeon, à l'endroit même des sous-yeux. Lire la suite...