Chirurgie

S. f. terme de Chirurgie ; retour subit de la matière d'un aposteme ou d'un ulcère dans les vaisseaux. Voyez APOSTEME.

La délitescence est avantageuse au malade, quand la matière rentrée dans les vaisseaux, sort par les urines, par les selles, ou par la transpiration : cette dépuration empêche qu'il n'arrive aucun accident au malade. La délitescence est fort à craindre dans les inflammations malignes et dépuratoires : elle est désavantageuse quand l'humeur se dépose dans quelques parties ; mais elle l'est plus ou moins, selon que l'humeur est bénigne ou maligne, et que les parties où elle se dépose sont externes ou internes.

S. m. (Médecine et Chirurgie) On donne particulièrement ce nom à celui qui donne des leçons d'Anatomie sur le cadavre, dans un amphitéatre public ou particulier.
S. f. terme de Chirurgie, par lequel on exprime l'état d'un os qui parait à découvert. Cet accident est assez ordinaire dans les fractures compliquées avec plaie, et dans les blessures de tête, etc. On croyait assez généralement que tout os qui était découvert devait nécessairement s'exfolier ; mais des observations modernes ont fait voir que la dénudation de l'os n'est pas un obstacle à la réunion. L'expérience a appris que des lambeaux de chair se sont recollés aussi aisément sur la surface d'un os découvert, qu'avec les parties molles. Lorsqu'il n'est pas possible de recouvrir les os des parties dont ils ont été dépouillés par quelque accident, la guérison ne se peut faire que par une exfoliation de la lame extérieure de l'os ; mais la lame qui s'exfolie est quelquefois si mince que cette opération de la nature est insensible. Belloste, chirurgien français, a imaginé de faire des trous sur la surface des os découverts avec un instrument nommé perforatif, pour éviter l'exfoliation. Voyez EXFOLIATION. On voit croitre à-travers ces trous des bourgeons charnus, qui paraissent recouvrir effectivement la surface de l'os ; mais elle n'est pas conservée par ce moyen, il accélere seulement l'exfoliation insensible, parce qu'il diminue par-là la résistance que la lame de l'os qui doit s'exfolier oppose à l'action des vaisseaux qui font effort pour la séparer ; et cette séparation qui serait fort tardive si elle ne se faisait que par la circonférence, est de moindre durée lorsqu'on a comme criblé cette lame, et que les vaisseaux sains qui opèrent l'exfoliation agissent à la circonférence des trous qu'on a faits.

S. f. terme de Chirurgie, qui se dit des os du crane enfoncés par quelque cause externe qui les a frappés avec violence, impressio, introcessio cranii. Les os du crane des enfants, à raison de leur mollesse, sont sujets à la dépression. Il est difficîle que la table externe des os du crane d'un adulte puisse être enfoncée, qu'il n'y ait fracture de la table interne, ou au moins des cloisons de la substance spongieuse qui est entre les deux lames. Les saignées réitérées, le régime, l'usage des infusions vulnéraires, peuvent procurer la résolution du sang épanché entre les deux tables. Ces secours négligés peuvent donner lieu à la suppuration du diploè, qui sera suivie de carie. Scultet (armamen. chirurgic. observ. 37.) dit avoir Ve un léger enfoncement au crane d'une personne de 30 ans, à l'occasion d'une chute sur un escalier. L'auteur avait porté son pronostic sur la necessité de l'application du trépan, en cas que la table interne fût fracturée : mais comme il ne survint aucun accident, on n'eut point recours à cette opération pour guérir cette plaie. Voyez TREPAN. (Y)
adj. pl. terme de Chirurgie, concernant la matiére médicale externe ; remèdes qui ont la vertu de dessécher les playes et les ulcères. On les appelle aussi cicatrisans. L'exsiccation est la fin qu'on se propose dans la curation des ulcères ; et l'on ne doit perdre cet objet de vue dans aucun des temps de la cure. L'exsiccation en est l'indication constante, comme nous l'expliquerons au mot DETERSIF. Les remèdes sarcotiques ou incarnatifs, qu'on prescrit pour procurer la regénération des chairs, sont des médicaments auxquels on attribue des effets qu'ils ne produisent pas : car il ne se fait aucune regénération de chairs dans les plaies et dans les ulcères. Quoique l'opinion contraire soit générale et très-ancienne, nous nous engageons de prouver cette proposition à l'article INCARNATION, où nous exposerons le mécanisme de la réunion des plaies avec perte de substance.