S. m. (Histoire orientale) sorte de religieux mahométants que nous allons faire connaître d'après M. de Tournefort, un de ces rares voyageurs aux rapports duquel on peut donner croyance.
Ce sont, dit-il, de maîtres moines qui vivent en communauté dans des monastères sous la conduite d'un supérieur, lequel s'applique particulièrement à la prédication. Ces dervis font vœu de pauvreté, de chasteté, et d'obéissance ; mais ils se dispensent aisément des deux premiers, et même ils sortent de leur ordre sans scandale pour se marier quand l'envie leur en prend. Les Turcs tiennent pour maxime que la tête de l'homme est trop légère pour être longtemps dans la même disposition ; et c'est une maxime incontestable. Le général de l'ordre des dervis réside à Cogna, qui est l'ancienne ville d'Iconium, capitale de la Lycaonie dans l'Asie mineure. Ottoman premier empereur des Turcs érigea le supérieur du couvent de cette ville en chef-d'ordre, et accorda de grands privilèges à cette maison. On assure qu'elle entretient plus de cinq cent religieux, et que leur fondateur fut un sultan de la même ville appelé Meleleva, d'où vient qu'on les appelle les melelevis : ils ont le tombeau de ce sultan dans leur couvent. Quelques-uns ajoutent au récit de M. de Tournefort, que lorsque le chapitre général se tient dans ce couvent, il s'y rencontre quelquefois plus de huit mille melelevis.
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