v. act. (Jardinage) La façon d'élaguer ou émonder les arbres qui ne donnent point de fruit, fait sur eux le même effet que la taille sur les arbres fruitiers ; c'est par l'élagage qu'on les conduit, qu'on leur donne une belle forme, une tête élevée et gracieuse.

La règle générale est qu'un arbre de haute tige ou de haute futaie ne doit avoir qu'un jet montant jusqu'à une certaine hauteur, après laquelle on lui laisse former sa tête.

On choisit la seconde année de la pousse d'un jeune arbre la branche la plus forte et la plus droite, et l'on coupe en pied de biche toutes les autres. Lorsqu'on se trouve embarrassé dans le choix d'une branche, il en faut laisser deux jusqu'à l'année suivante que l'on coupera la moindre ; souvent même on en laisse trois pour élever mieux celle du milieu, qui est la plus droite ; et les deux autres dont on arrête la séve, ne servent qu'à l'entretenir par le moyen d'un bâton passé en-travers, appelé garrot. Ces deux branches meurent l'année suivante ; et quand celle du milieu se peut soutenir d'elle-même, on les coupe.

La meilleure manière de bien élever et dresser des allées, est de mettre des perches à chaque arbre pour les conduire ; il faut encore faire des treillages grossiers, liés avec de l'osier, pour soutenir les palissades un peu fortes, et les serrer de près dès la seconde année de leur pousse, sans jamais toucher au montant.

On doit, en élagant, ne pas entamer un arbre des deux côtés, parce que ces plaies donnant peu de passage à la séve par l'écorce que l'on coupe, peuvent l'arrêter et sécher la tête, ou la faire geler dans l'hiver. On montera les arbres d'étage en étage, et modérément, crainte des vents, en choisissant des saisons peu rigoureuses, telles que la fin de l'automne ou le commencement du printemps. (K)