terme de Chirurgie, tumeur aqueuse, ou hydropisie de la tête. Aètius a parlé de cette maladie dans un grand détail. On en fait de plusieurs espèces, eu égard à la situation des eaux. On en admet d'abord une externe sous les téguments ; c'est à proprement parler l'oedeme du cuir chevelu, et cette maladie ne peut être comprise sous le nom d'hydrocéphale. Il y en a trois espèces différentes suivant les auteurs. Dans la première, les eaux sont épanchées entre le crâne et la dure-mère ; dans la seconde, la collection est entre la dure-mère et la pie-mère, et la troisième, qui est probablement la seule qui existe dans la nature, et qui soit prouvée par des observations positives, est l'augmentation contre nature des eaux qui sont naturellement dans les ventricules du cerveau. Les enfants sont sujets à l'hydrocéphale dès le sein de leur mère ; et le volume excessif de la tête par cette cause, a souvent rendu les accouchements laborieux, au point d'exiger que l'accoucheur force la fontanelle avec le doigt, pour procurer l'affaissement des parois du crâne par l'écoulement de l'humeur épanchée. L'hydrocéphale peut venir à la suite des coups ou chutes qui occasionnent une commotion dans le cerveau, par laquelle la structure en est dérangée, de façon que les humidités exhalantes ne sont pas résorbées. L'hydrocéphale se manifeste quelquefois après les douleurs de dents, les affections convulsives et vermineuses des enfants. Cette maladie arrive aussi à ceux qui ont quelque vice de la lymphe, et des obstructions aux glandes conglobées : en général, cette maladie est particulière aux enfants. Dans les adultes, les sutures serrées ne permettent pas la distention des of du crâne.

Il y a des signes qui accompagnent cette maladie depuis son commencement jusqu'à son plus funeste degré. Ceux qui commencent d'en être attaqués, ont la tête lourde, l'assoupissement se manifeste par degrés, et devient plus fort à mesure que l'épanchement augmente ; les enfants sont faibles, languissants, tristes et pâles. Ils ont l'oeil morne, la prunelle dilatée, les sutures écartées, les of s'émincent, deviennent mous, la tête grossit, devient monstrueuse et d'un poids insupportable ; les convulsions tourmentent les malades, et si la tête vient à crever, le malade meurt peu de temps après.

On peut voir par cette terminaison quel jugement on doit porter sur l'opération que quelques-uns proposent pour évacuer les eaux qui forment l'hydrocéphale. Les désordres primitifs du cerveau, dont le skirrhe est souvent une cause de l'épanchement, ou la destruction consécutive des organes contenus dans le crâne, ne laissent aucune ressource. On pourrait par des remèdes hydragogues, détourner l'humeur dans sa formation, si on pouvait connaître à temps l'hydrocéphale dans son principe ; mais lorsqu'elle est confirmée et connue par les signes sensibles, le désordre est porté trop loin pour oser risquer une opération, qui abrégerait infailliblement les jours du malade.