Quadrupèdes

animal quadrupede, mieux connu sous le nom de tatou. Voyez TATOU. (I)

ARMADILLE, s. f. (Marine) On appelle ainsi un certain nombre de vaisseaux de guerre, comme six ou huit, depuis vingt-quatre jusqu'à cinquante pièces de canon, qui forment une petite flotte que le roi d'Espagne entretient dans la nouvelle Espagne pour garder la côte, et empêcher que les étrangers n'aillent négocier avec les Espagnols et les Indiens. Cette flotte a le pouvoir de prendre même tous les vaisseaux espagnols qu'elle rencontre à la côte sans permission du roi.

S. f. capra, (Histoire naturelle, Quadrupèdes) c'est la femelle du bouc. Voyez BOUC. Toutes les chèvres n'ont pas des cornes ; celles qui en portent les ont comme le bouc, creuses, renversées en arrière et noueuses. Le poil de la chèvre est plus fin que celui du bouc. La couleur de ces animaux varie beaucoup ; il y en a de blancs, de noirs, de fauves, et de plusieurs autres couleurs, soit qu'il s'en trouve plusieurs ensemble sur le même individu, ou qu'il soit d'une seule couleur. Ils ruminent ; ils n'ont que deux mammelles ; ils sont fort chauds, surtout les mâles. Pline dit que les femelles reçoivent le mâle dès l'âge de sept mois, tandis qu'elles tetent encore ; mais alors elles ne conçoivent pas. Selon Aristote, elles s'accouplent et elles conçoivent à l'âge d'un an ; cependant il ne faut les faire porter que depuis deux ans jusqu'à sept au plus. On n'est sur qu'elles aient conçu, qu'après qu'elles se sont accouplées trois ou quatre fais. Elles portent cinq mois. Il y a un, deux, trois, et quelquefois jusqu'à quatre petits à chaque portée ; et il pourrait y avoir deux portées par an, surtout lorsque le climat et les pâturages sont bons. On prétend que les chèvres seraient fécondes pendant toute leur vie ; mais ordinairement on en abrège le cours en les tuant à dix ou douze ans. On garde les boucs pendant un plus long temps, parce qu'on croit que leur mauvaise odeur garantit les chevaux de certaines maladies ; c'est pourquoi on les tient dans les écuries. Il y en a qui ont plus de vingt ans. Les chèvres sont fort legeres ; aussi elles grimpent aisément sur les montagnes, et sautent même avec beaucoup d'agilité d'un rocher à un autre. On dit qu'il y a beaucoup plus de ces animaux dans les pays du Nord que dans le reste de l'Europe, et que les boucs y sont si courageux, qu'ils se défendent avec les chiens contre les loups. Voyez Aldrovande, de bisulcis. Voyez QUADRUPEDE. (I)

S. m. (Histoire naturelle, Quadrupèdes) capreolus. Animal quadrupede, sauvage, du genre des cerfs. On en prendrait une idée fausse si on s'arrêtait à son nom ; car il ressemble beaucoup plus au cerf qu'à la chèvre ; il est plus petit que le cerf, et à peine aussi grand qu'une chèvre. Son poil est de couleur fauve, mêlée de cendré et de brun. Le mâle a de petites cornes dont le nombre des branches varie beaucoup : il les met bas vers la fin d'Octobre ou le commencement de Novembre ; il est leger et fort vif ; il est si timide qu'il ne se sert pas même de ses cornes pour se défendre. Il est ruminant, son rut dure pendant quinze jours du mois d'Octobre ; il ne suit qu'une femelle qu'il ne quitte pas ; il prend soin des faons avec elle ; la femelle en porte deux ou trois. Il y a beaucoup de chevreuils, à ce qu'on dit, dans les pays septentrionaux. On en trouve dans les Alpes, en Suisse et dans nos forêts. Voyez QUADRUPEDE. La chasse en est la plus importante après celle du cerf. Elle demande des chiens d'entre deux tailles, bien rablés, obéissants, et très-instruits. Les chevreuils font leurs nuits et leurs viandis au printemps dans les seigles, les blés, et les buissons qui commencent à pointer. En été ils vont au gagnages, c'est-à-dire avoines, poix, feves, vesses, voisins des forêts ; ils y demeurent jusqu'en automne qu'ils se retirent dans les taillis, d'où ils sortent seulement pour aller aux regains des prés et des avoines, dont ils sont très-friands. Ils gagnent en hiver les fonds des forêts, s'approchant seulement des ronces et des fontaines, où l'herbe est toujours verte. Voilà les lieux où le veneur doit aller en quête, selon les saisons, avec son limier, pour rencontrer et détourner le chevreuil. Sa tête pousse lentement ; il la brunit comme le cerf ; mais on n'en lève pas le frayoir. Voyez FRAYOIR. Il a aussi des vers autour du massacre. La chevrette met bas ses faons dans un endroit où elle les croit les moins exposés à la recherche du renard, de l'homme et du loup ; elle s'en dérobe cinq ou six fois par jour. Au bout de cinq ou six jours, ses faons peuvent marcher. On dit qu'ils ont à craindre d'être blessés des vieux, lorsque ceux-ci sont en rut, ou même dans les autres temps ; ce qui ne serait pas fort extraordinaire. Les chevreuils mâles ne seraient pas les seuls animaux qui détesteraient dans leurs petits mêmes, des rivaux qu'ils pressentiraient devoir un jour leur être redoutables auprès des chevrettes. Les vieux lapins sont possédés de cette espèce de jalousie, jusqu'à dévorer les testicules des jeunes. On connait l'âge du chevreuil à la tête, précisément comme celui du cerf ; on examine si les meules en sont près du test, si elles sont larges, si la pierrure en est grosse, si les gouttières en sont creuses, les perlures grenues et détachées ; si le mairrain en est faible ou non, les andouillers en grand nombre, l'empaumure large et renversée. On connait au pied si c'est un chevreuil ou une chevrette ; cette connaissance n'est pas ici aussi essentielle qu'au cerf ; cependant il n'est pas mal de savoir que les mâles ont plus de pied de devant, et l'ont plus rond et plus plein. Il faut appliquer ici tout ce que nous avons dit de la chasse du cerf. Voyez l'article CERF. On détourne le chevreuil comme le cerf ; les termes et les façons de sonner sont les mêmes : il n'est pas moins important de le savoir bien attaquer. Cet animal sait aussi donner le change ; cependant la refuite en est assez assurée, à moins qu'on ne soit tombé sur un chevreuil de passage. On dispose les relais pour cette chasse, comme pour celle du cerf ; il en faut moins seulement. La chasse se conduit de la même manière ; on le force, et la curée n'en a rien de particulier.

S. m. (Histoire naturelle, Quadrupèdes) nom que donnent les Espagnols du Pérou au plus grand des quadrupedes de l'Amérique méridionale. Les Portugais du Para l'appellent auté. Il est plus petit et moins gros qu'un bœuf, plus épais et moins élancé que le cerf et l'élan ; il n'a point de cornes, et a la queue fort courte ; il est extrêmement fort et leger à la course, et se fait jour au milieu des bois les plus fourrés. Il ne se rencontre au Pérou que dans quelques cantons boisés de la Cordelière orientale ; mais il n'est pas rare dans les bois de l'Amazone, ni dans ceux de la Guiane. On le nomme vagra dans la langue du Pérou ; tapiira, dans celle du Bresil ; maypouri, dans la langue Galibi sur les côtes de la Guiane. Comme la terre-ferme, voisine de l'île de Cayenne, fait partie du continent que traverse l'Amazone, et est contiguè aux terres arrosées par ce fleuve, on trouve dans l'un et dans l'autre pays la plupart des mêmes animaux. Voilà tout ce que M. de la Condamine dit du danta dans son voyage de l'Amérique méridionale (Mém. de l'acad. des Sc. 1745. p. 468.), et je m'en tiens à sa simple description, parce que celles des autres voyageurs ne s'accordent point ensemble : Marmol, par exemple assure que le danta d'Afrique a une corne au milieu de la tête courbée en rond en manière d'anneau ; ce n'est point-là notre animal qui est sans cornes. LÉry donne au danta d'Amérique pour défenses deux dents tournées en rond comme la corne de Marmol. M. de la Condamine ne parle ni de ces deux défenses, ni d'aucune autre singularité du danta. Il en eut été sans-doute instruit, mais il n'écrivait pas ses voyages pour transmettre des faits imaginaires. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.
S. m. (Histoire naturelle, Quadrupèdes) mus avellanarum major, Raï, synop. anim. quadr. rat dormeur un peu plus petit que le loir ; il en diffère principalement en ce qu'il n'a de longs poils qu'au bout de la queue. Ses yeux sont entourés d'une bande noire qui s'étend en avant jusqu'à la moustache, et en arrière jusqu'au-delà de l'oreille, en passant par-dessus l'oeil. La face supérieure du corps est de couleur fauve, mêlée de cendré brun, et de brun noirâtre ; la face inférieure a une couleur blanche, avec des teintes jaunâtres et cendrées. Le lerot est plus commun que le loir ; on l'appelle aussi rat blanc ; il se trouve dans les jardins, et quelquefois dans les maisons ; il se niche dans des trous de murailles, près des arbres en espalier, dont il mange les fruits ; il grimpe aussi sur les arbres élevés, tels que les poiriers, les abricotiers, les pruniers, et lorsque les fruits lui manquent, il mange des amandes, des noisettes, des noix, etc. et même des graines légumineuses ; ce rat transporte des provisions dans des trous en terre, dans des creux d'arbres, ou dans des fentes de vieux murs, qu'il garnit de mousse, d'herbe, et de feuilles. Il reste engourdi et pelotonné durant le froid. Il s'accouple au printemps ; la femelle met bas en été cinq ou six petits à chaque portée. Le lerot a une aussi mauvaise odeur que le rat domestique : aussi sa chair n'est pas mangeable. On trouve des lerots dans tous les climats tempérés de l'Europe, et même en Pologne, en Prusse, etc. Histoire naturelle génér. et part. tom. VIII. Voyez RAT DORMEUR et QUADRUPEDE.