Botanique exotique

S. f. (Botanique exotique) c'est la seconde écorce et l'intérieure d'un arbre qui ne croit plus que dans l'île de Ceylan.

Les Hollandais sont parvenus à faire seuls le commerce de la canelle. Les histoires anciennes ne nous fournissent pas d'exemples de nation qui ait fait dans le commerce en aussi peu de temps, un progrès pareil à celui des Hollandais, surtout au milieu des guerres étrangères et des divisions domestiques. Plusieurs causes ont concouru à procurer aux Hollandais ce grand avantage ; la nécessité de se domicilier dans un terroir ingrat, d'y subsister par artifice, de défendre des prises sur mer, les formèrent d'abord à de petites courses, ensuite à des armements, enfin à la navigation, à la création de puissantes compagnies, et au commerce le plus étendu dans les quatre parties du monde. Aussi cette nation possède en ce genre des qualités très-essentielles : de ce nombre sont un génie né pour la pêche, une frugalité naturelle, un goût dominant pour l'épargne, pour le travail, et pour la propreté, qui sert à conserver leurs vaisseaux et leurs équipages. Ajoutez-y leur industrie et leur persévérance à supporter les plus grandes pertes sans se rebuter.

S. m. (Botanique exotique) arbre qui croit aux Indes orientales, qui donne deux fois l'année des fleurs très-odoriférantes, mais qui fait attendre son fruit longtemps. Rai qui en fait mention, n'ajoute rien de plus sur sa description : quant à l'énumération de ses vertus, elle ne finit point. Nous la supprimons, parce qu'il est indifférent d'être instruit des propriétés d'une plante ignorée ; qu'il est étonnant que ces propriétés soient si bien connues, et que la plante le soit si peu ; et qu'il est assez vraisemblable qu'on n'a rien de bien assuré sur un médicament, surtout s'il est exotique, quand on en raconte tant de merveilles. Ce qui nous encourage à prononcer si sévèrement sur les éloges qu'on fait des substances des pays lointains, c'est la vérité avec laquelle les habitants de ce pays porteraient le même jugement des vertus admirables que nous attribuons aux nôtres. On pourrait bien dire de la plupart des médicaments exotiques, ce qu'on a coutume de dire de la plupart des histoires profanes des temps anciens : voulez-vous savoir quel degré de certitude il faut leur accorder, voyez quel degré de foi vous devez à celles de votre temps.
(Botanique exotique) arbre qui croit au Malaque : il est grand et touffu ; ses branches sont cendrées, noueuses, et jettent une liqueur gluante et acre comme celle du titimale, quand on y fait une incision. Le fruit nait du tronc et des grosses branches ; il sort d'un bouton qui s'ouvre en plusieurs feuilles entre lesquelles le fruit nait : il prend jusqu'à quatorze pouces de long, sur autant de circonférence : il a la figure de nos melons ; son écorce est verte ; elle est divisée en petits pentagones au centre desquels il y a un point noir : le pédicule en est gros et ligneux ; il pénètre dans la substance du fruit, et s'y disperse en plusieurs gros filaments qui vont se réunir à la pointe, mais desquels il part comme des châtaignes qu'une pulpe blanchâtre enveloppe : si l'on ouvre l'écorce et qu'on écarte la pulpe spongieuse, les châtaignes se dégagent de leurs compartiments, et demeurent attachées à la queue comme les grains du raisin à la grappe. Cette pulpe est sucrée ; on la suce ; le goût en est assez bon ; mais l'odeur en est forte. Les habitants du pays aiment ce fruit parce qu'il échauffe et entête. On en fait cuire les châtaignes dans de l'eau ; mais elles ne valent pas les nôtres. Voyez mém. de l'Acad. page 331. tome IX.
S. f. (Botanique exotique) plante de la nouvelle Espagne ; elle croit en abondance aux environs de Panama ; son goût est amer, comme celui de la centaurée, et son infusion a l'odeur aromatique du baume du Pérou. Voilà tout ce qu'on trouve de sa description dans les mémoires de l'acad. ann. 1707, pag. 52. et cela ne suffit pas. Quant à ses propriétés, on lui attribue celle de faciliter la transpiration, de soulager dans la pleurésie, les catharres, les rhumatismes, les fièvres malignes, la goutte humorale, mais non crétacée, etc. La saignée doit en précéder l'usage, et elle ne doit être prise que sur le déclin de la fièvre. Sa dose est au moins d'un gros, et peut aller à deux. On fait bouillir une tasse d'eau, et on y jette la plante coupée en morceaux ; on couvre le vaisseau, et on laisse l'infusion se faire pendant un demi-quart-d'heure ; on fait prendre ensuite en une seule fois l'infusion au malade, la plus chaude qu'il se peut. Quand le malade a pris ce remède, on le couvre bien, et on le fait suer. Les Indiens qui connaissaient, dit-on, les vertus de cette plante, en ont fait longtemps un secret aux Européens : il parait que ceux-ci n'ont pas tiré grand avantage de l'indiscrétion des premiers, et que la prédiction que l'usage de la chancelagua deviendrait un jour aussi général que celui du quinquina, est encore à s'accomplir ; sur quoi M. de Fontenelle observe que la Médecine parait un peu trop en garde contre les nouveautés : à quoi l'on peut ajouter qu'elle n'en est pas plus à blâmer, puisqu'elle ne peut guère faire ses expériences qu'aux dépens de la vie des hommes.
S. m. (Botanique exotique) arbre des plus estimé à la Chine pour la beauté et la bonté de son fruit. Je lui connais ces qualités par gens qui ont été dans le pays, et plus encore par une relation du P. Dentrecolles missionnaire, insérée dans les lettres édifiantes, tome XXIV. dont voici le précis.

Les provinces de Chantong et de Homann ont les campagnes couvertes de chit-ses, qui sont presque aussi gros que des noyers. Ceux qui croissent dans la province de Tche-kiang, portent des fruits plus excellents qu'ailleurs. Ces fruits conservent leur fraicheur pendant tout l'hiver. Leur figure n'est pas partout la même : les uns sont ronds, les autres allongés et de forme ovale ; quelques-uns un peu plats, et en quelque sorte à deux étages semblables à deux pommes qui seraient accolées par le milieu. La grosseur des bons fruits égale celle des oranges ou des citrons : ils ont d'abord la couleur du citron, et ensuite celle de l'orange. La peau en est tendre, mince, unie, et lissée. La chair du fruit est ferme, et un peu âpre au goût ; mais elle s'amollit en mûrissant : elle devient rougeâtre, et acquiert une saveur douce et agréable ; avant même l'entière maturité, cette chair, lorsque la peau en est ôtée, a un certain mélange de douceur et d'âpreté qui fait plaisir, et lui donne une vertu astringente et salutaire.