anguilla, (Histoire naturelle) poisson fort allongé, en forme de serpent, glissant, sans écailles, revêtu d'une peau dont on le dépouille aisément ; les ouies des anguilles sont petites, et recouvertes d'une peau ; c'est pourquoi elles s'étouffent dans les eaux troubles, et elles peuvent vivre assez longtemps hors de l'eau ; elles se meuvent en contournant leur corps ; car elles ont seulement au lieu de nageoires une sorte de rebord ou de pli dans la peau, qui commence au milieu du dos par-dessus, et par-dessous à l'ouverture par où sortent les excréments, et qui se continue de part et d'autre jusqu'à l'extrémité du corps. On a cru que les anguilles naissaient de la pourriture : ce qui a donné lieu à cette erreur, c'est que le conduit de la matrice dans les femelles, et de la semence dans les mâles, sont peu apparents et couverts de graisse, de même que les œufs ; on ne les aperçoit pas aisément. Rondelet avoue qu'il en a Ve frayer, quoiqu'il soit encore prévenu pour l'ancien préjugé par rapport à certaines anguilles. Ces poissons vivent dans l'eau douce et claire ; l'eau trouble leur est nuisible, et même mortelle ; ainsi il faut que l'eau des étangs où l'on veut avoir des anguilles soit pure. Ce poisson vit dans l'eau douce et dans l'eau salée ; il faut choisir le temps où l'eau des rivières est trouble, après les pluies, ou la troubler exprès, pour pêcher l'anguille. Elle ne s'élève pas au-dessus de l'eau comme les autres poissons. Il y en a dans le Gange qui ont 30 pieds de longueur. La chair de l'anguille est visqueuse et fort nourrissante : celles de la mer sont les meilleures. On sale la chair de ce poisson pour la conserver, lorsqu'on en prend beaucoup à la fais, ou pour corriger par le sel la mauvaise qualité qui lui vient de sa viscosité. On donne en Languedoc le nom de margaignon à l'anguille mâle ; elle a la tête plus courte, plus grosse et plus large que la femelle, que l'on appelle anguille fine. Rondelet. Voyez
POISSON. (I)
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