S. m. (terme de Relation) c'est ainsi que les voyageurs appellent la liqueur qui distille des cocotiers ; c'est le seul vin que l'on recueille dans le pays de Malabar, et même dans toute l'Inde ; car la liqueur qui se tire des autres espèces de palmiers, est presque de même nature que celle qui sort du cocotier. Ce vin n'est pas à beaucoup près si agréable que celui que l'on exprime des raisins, mais il enivre tout de même. Quand il est récemment tiré, il est extrêmement doux ; si on le garde quelques heures, il devient plus piquant, et en même temps plus agréable ; il est dans sa perfection du soir au matin ; mais il s'aigrit au bout de vingt-quatre heures.

On n'a point dans les Indes d'autre vinaigre que celui-là. En distillant le jus du cocotier, lorsqu'il est parvenu à sa plus grande force, et avant qu'il ait commencé de contracter de l'aigreur, on en fait d'assez bonne eau-de-vie ; on peut même la rendre très-forte en la passant trois fois par l'alembic.

Les Brésiliens ne s'adonnent point, comme les Indiens, à tirer le tary des cocos ; ils n'en font pas non plus d'eau-de-vie, parce que les cannes de sucre leur en fournissent suffisamment, et que d'ailleurs on leur en porte beaucoup de Lisbonne qui est bien meilleure que celle qu'ils pourraient faire. (D.J.)