S. m. (Grammaire) c'est un petit trait droit et horizontal, en cette manière -, que les imprimeurs appellent division, et que les grammairiens nomment tiret ou trait d'union.

Les deux dénominations de division et d'union sont contradictoires, et toutes deux fondées. Quand un mot commence à la fin d'une ligne, et qu'il finit au commencement de la ligne suivante, ce mot est réellement divisé ; et le tiret que l'on met au bout de la ligne a été regardé par les imprimeurs comme le signe de cette division : les grammairiens le regardent comme un signe qui avertit le lecteur de regarder comme unies les deux parties du mot séparées par le fait. C'est pourquoi je préférerais le mot de tiret, qui ne contredit ni les uns, ni les autres, et qui peut également s'accommoder aux deux points de vue.

M. du Marsais a détaillé, article DIVISION, les usages de ce caractère dans notre orthographe : mais il en a omis quelques-uns que j'ajouterai ici.

1°. Dans son troisième usage, il aurait dû observer que le mot ce après les verbes être ou pouvoir, doit être attaché à ces verbes par un tiret : qu'est-ce que Dieu ? était-ce mon frère ? sont-ce vos livres ? qui pourrait-ce être ? eut-ce été lui-même.

2°. Lorsqu'après les premières ou secondes personnes de l'impératif, il y a pour complément l'un des mots moi, toi, nous, vous, le, la, lui, les, leur, en, y ; on les joint au verbe par un tiret, et l'on mettrait même un second tiret, s'il y avait de suite deux de ces mots pour complément de l'impératif : dépêche-toi, donnez-moi, flattons-nous-en, transportez-vous-y, accordez-la-leur, rends-le-lui, etc. On écrirait faites-moi lui parler, et non faites-moi-lui parler, parce que lui est complément de parler, et non pas de faites.

3°. On attache de même par un tiret au mot précédent les particules postpositives ci, là, çà, dà ; comme ceux-ci, cet homme-là, oh-çà, oui-dà. On écrivait cependant de çà, de là, il est allé là, venez çà, sans tiret ; parce que çà et là, dans ces exemples, sont des adverbes, et non des particules. Voyez PARTICULE. (B. E. R. M.)

TIRET, terme de Praticien ; c'est une petite bande de parchemin longue et étroite, qu'on tortille après l'avoir mouillée, et dont on se sert pour attacher les papiers. (D.J.)