S. m. (Grammaire) se dit de la suite ou de ce qui accompagne un grand seigneur, ou d'une queue de robe, ou d'une robe d'état.

TRAIN D'ARTILLERIE, (Fortification) se dit du canon, des mortiers, et de toutes les espèces de munitions concernant le détail de l'artillerie, qui sont à la suite des armées ; c'est aussi ce que l'on nomme équipage d'artillerie.

Il est difficîle d'établir sur des principes surs et constants, quel doit être l'équipage ou le train d'artillerie d'une armée, parce que cet équipage doit être relatif à la force de l'armée, aux entreprises qu'elle doit exécuter, et à la nature du pays où elle doit agir.

La principale partie d'un train d'artillerie est le canon. Si l'on ne considère que les avantages qui en résultent dans les actions militaires, il paraitra qu'on ne peut en avoir un trop grand nombre ; mais outre qu'une artillerie fort nombreuse est d'une très-grande dépense, elle cause du retardement et de l'embarras dans les marches, et elle donne lieu à une très-grande consommation de fourrage par la quantité de chevaux nécessaires pour la transporter et pour voiturer toutes les différentes espèces de munitions dont elle a besoin.

Les anciens ingénieurs estimaient qu'il suffisait dans les armées d'une pièce de canon par mille hommes ; mais aucun auteur au-moins que nous connaissions, ne donne les raisons de cette fixation.

Comme l'artillerie doit couvrir et protéger le front des armées, on peut présumer qu'ils croyaient qu'une pièce de canon défendait suffisamment le terrain occupé par mille hommes. L'infanterie étant alors à huit de hauteur, et les files étant moins serrées qu'elles ne le sont aujourd'hui, chaque homme pouvait occuper à-peu-près deux pieds et demi ; dans cette disposition, mille hommes occupaient environ un espace de 50 taises.

Les troupes étant actuellement en bataille sur moins de hauteur, ce qui en augmente le front, il est clair qu'il faut une artillerie plus nombreuse pour garnir le front d'une armée de la même manière qu'il l'était lorsque les troupes étaient en bataille sur plus de profondeur. Aussi paroit-il qu'on ne suit plus, au-moins dans les pays où l'artillerie peut se transporter aisément, l'ancienne proportion d'une pièce pour mille hommes. Dans l'armée de Flandres en 1748, il y avait 156 pièces de canon.

Cette armée était d'environ 114 mille hommes, sans le corps détaché aux ordres de M. le comte de Clermont, qui avait son artillerie particulière, ce qui fait une pièce de canon pour environ 740 hommes, mais cette armée était à portée d'augmenter son artillerie par les entrepôts des places voisines, si elle en avait eu besoin.

Le choix des différentes pièces dont on compose le train ou l'équipage d'artillerie d'une armée, dépend des opérations qu'elle doit exécuter, et des pays qu'elle doit traverser. Dans un pays de montagnes, on ne peut se charger que de pièces légères ; on y emploie même souvent une ou deux brigades de petites pièces à dos de mulet. Le goût du général influe aussi quelquefois dans le choix des pièces dont le train d'artillerie est composé ; mais en général il faut autant qu'il est possible, en avoir de toutes les espèces pour en faire usage, suivant les différentes occasions. Il est à-propos d'y joindre aussi plusieurs obus ou obusiers, qui servent également dans les sièges et dans les batailles. Comme les bataillons ont actuellement chacun en campagne une pièce de canon à la suédoise, ces pièces doivent diminuer le nombre de celles de 4 qu'on employait auparavant dans la formation de l'équipage d'artillerie, et augmenter celui des pièces de 16 et de 12 qui sont suffisantes, lorsqu'il ne s'agit point de faire des siéges.

Dans les guerres du temps de Louis XIV, on se contentait dans les équipages d'artillerie les plus considérables, d'avoir des munitions pour tirer cent coups de chaque pièce, ce qui paraissait suffisant pour une bataille quelque longue qu'elle put être, mais dans les dernières guerres, on a doublé ces munitions ; on a voulu qu'il y en eut pour tirer deux cent coups de chaque pièce.

Dans la distribution de poudre que l'on fait aux troupes, on ne leur en donne qu'une demi-livre pour une livre de plomb. A l'égard de la poudre pour la consommation des boulets, on la règle au tiers de leur poids, et c'est en quoi les tables rapportées dans les mémoires d'artillerie de Saint-Remy se trouvent fautives. Nous renvoyons pour le détail de tout ce qui compose un équipage d'artillerie aux tables insérées dans les mémoires de Saint-Remy, ou à celles qu'on a jointes à la suite de l'article siège, qui sont suffisantes pour en donner une idée. On peut voir aussi sur ce même sujet, la seconde édition de notre Traité d'artillerie.

L'équipage de l'artillerie de l'armée est divisé en brigades, dont chacune contient ordinairement huit ou dix pièces de canon, avec toutes les munitions et les autres choses nécessaires pour leur service. Voici l'ordre de sa marche, suivant M. de Quincy.

" Le bataillon de royal artillerie qu'il y a dans l'armée marche à la tête de tout l'équipage. On en tire autant de détachements de quinze hommes, commandé par un lieutenant, qu'il y a de brigades, lesquels détachements doivent les accompagner. Lorsque l'artillerie marche avec l'armée, le trésor de l'armée marche à la tête de l'artillerie. "

On fait marcher un nombre de travailleurs plus ou moins considérable, suivant le besoin qu'on croit en avoir pour la réparation des chemins. Ils marchent après le premier bataillon de royal artillerie, et ils sont sous la conduite d'un officier entendu, et en état de leur commander ce qui peut être convenable pour la commodité de la marche.

Suit immédiatement après un chariot chargé de toutes sortes d'outils, une brigade légère, c'est-à dire composée de pièces de moindre calibre ; ensuite l'équipage du commandant, celui du commandant en second, s'il y en a, celui du major du bataillon.

Suit après cela une autre brigade légère, avec les équipages des officiers du bataillon ; les équipages des autres officiers marchent à la tête des brigades où ils se trouvent.

Les autres brigades marchent ensuite, mais de manière que la plus pesante qui a le plus gros canon, et qu'on nomme ordinairement la brigade du parc, marche toujours au centre ; en sorte que s'il y a six brigades, il s'en trouve trois devant cette brigade et autant derrière.

Toutes les brigades, excepté celle du parc, roulent entr'elles, c'est-à-dire qu'elles ont alternativement la tête et la queue, afin de partager successivement la fatigue de chaque poste.

L'arriere-garde de l'équipage se fait par 50 hommes, tirés des bataillons de royal artillerie ; ils sont commandés par un capitaine.

Il y a à chaque brigade un capitaine de charroi, et deux conducteurs, avec quelques ouvriers pour remédier aux accidents qui peuvent arriver pendant la marche.

Les commissaires provinciaux marchent à la tête de leur brigade, et ils tiennent la main à ce que les officiers qui sont chargés de sa conduite, la fassent marcher avec ordre, et qu'ils ne la quittent point qu'elle ne soit arrivée au lieu qui lui est indiqué. (Q)

TRAIN DE BATEAUX, (Marine) assemblage de plusieurs bateaux attachés l'un derrière l'autre pour les remonter tous à-la-fais.

TRAIN, terme de Charron ; c'est toutes les pièces qui composent la machine mobîle d'une berline et qui supportent la berline. Voyez les Planches du Sellier.

TRAIN, terme d'Horlogerie ; c'est le nombre des vibrations que produit un mouvement en une heure, ou autre temps déterminé. (D.J.)

TRAIN de presse d'Imprimerie ; on distingue celui de devant d'avec celui de derrière ; celui de devant comprend tout ce qui roule sur les bandes, comme la table, le coffre, le marbre, le grand et le petit tympan : le train de derrière reçoit celui de devant avec toutes ces pièces, quand ce dernier fait son passage sous la platine : les pièces d'assemblage dont est construit celui de derrière, outre qu'elles sont faites pour recevoir dans leur centre, et maintenir celles dont nous venons de parler ; elles sont encore destinées à soutenir le corps entier de la presse : on pose de plus sur ce même train, qui est couvert de quelques planches, l'encrier. Voyez les Planches d'Imprimerie et leur explication.

TRAIN, (Maréchalerie) se dit des chevaux et autres bêtes de somme. C'est l'allure ou la démarche du cheval.

Le train ou la partie de devant du cheval sont les épaules et les jambes de devant ; le train de derrière sont les hanches et les jambes de derrière.

Train se dit aussi de ce qui sert à trainer, à porter et à voiturer. Le train d'un carrosse consiste en quatre roues, la flèche ou le brancard, le timon et les moutons.

Train se dit encore de la piste ou de la trace marquée par les pieds des chevaux, ou des ornières faites par les roues des carrosses ou des charrettes.

TRAIN, (Marchand de bois) est une masse de bois à bruler, dont les buches sont tellement liées ensemble, qu'on la fait flotter sur l'eau pour l'amener à Paris. Les trains ont 36 taises de longueur sur 14 ou 15 pieds de large. D'abord le flotteur commence à poser trois buches distantes l'une de l'autre de 9 à 10 pouces, sur lesquelles il dispose neuf collières, dont le gros bout est environné d'une coche tout-autour. Dans cette coche il met une couplière qui tient dans son anneau un morceau de bois d'un pied de long, planté dans terre pour contenir les trois buches et les neuf collières. Voyez COLLIERES, COCHE et COUPLIERE.

Il prend ensuite deux chantiers, qui sont cochés par le gros bout qu'il met de travers sur les collières, et arrange du bois dessus de 15 à 16 pouces de hauteur, et d'un pied et demi de largeur. Après avoir fait mettre des couplières dans chaque coche des chantiers de dessous ; le flotteur prend deux autres chantiers cochés comme les premiers, les met dans les couplières à un demi-pié de chaque bout de buches, et lie les chantiers de dessous et de dessus avec une rouette à flotter : et ce qui résulte de cette première opération s'appelle la tête du train, ou première mise. Voyez CHANTIER et ROUETTE A FLOTTER.

Comme le flotteur ne peut continuer sa seconde mise sans relever les deux chantiers de dessus, il a deux petites buches fourchues appelées chambrières, qu'il plante en terre pour élever ces chantiers, et se donner la facilité de mettre le bois au milieu. Quand il a fait 7 mises de cette manière, il pose à leurs extrémités trois ou quatre buches en rondains l'une sur l'autre, qu'il assure avec deux rouettes à flotter, les tournant à deux fois sur le chantier de dessous. Cette opération s'appelle acolure.

Il n'est guère possible de si bien lier et assembler le bois de ces mises, qu'il n'y ait toujours quelques vides. Pour les remplir un ouvrier appelé pour cet effet garnisseur, choisit des buches droites, et de grosseur convenable. Il prépare la place d'abord avec une buche aplatie par un bout, nommée desserroir, et y enfonce ensuite ses buches à force de bras avec une pidance ou gros maillet.

Cette première branche ainsi construite de sept mises, une ouvrière nommée tordeuse, parce qu'elle tord les rouettes, prend un chantier, qu'elle attache avec deux rouettes passées dans les anneaux des deux couplières de la tête de cette branche, et accole lesdites rouettes autour du chantier où elle les lie. Ensuite elle met deux couplières, l'une à la tête, et l'autre à la queue, au chantier de dessus du côté de la rivière, et le flotteur ayant piqué deux pieux à ces mêmes extrémités à environ deux pieds de son atelier sur le côté, il attache à ces pieux deux prues par un bout, et par l'autre aux deux couplières des chantiers de dessus, lesquelles prues il arrête avec un morceau de bois éguisé, et nommé fuseau. Ensuite le flotteur, le garnisseur, la tordeuse et l'approcheur qui amène le bois dans une brouette à l'endroit où on fait le train, prennent chacun une buche, qu'ils fourrent dessous ladite branche, et à l'épaule ; ils la font couler jusqu'à une distance de trois pieds et demi pour former la seconde branche, et ainsi de toutes les autres branches. Voyez PRUES.

Quand les quatre branches sont faites et traversinées à la tête et à la queue, c'est-à-dire, accouplées par des rouettes qui passent des chantiers de dessus aux chantiers de dessous, le coupon est fait et fini. Deux autres ouvriers, compagnons de rivière, viennent prendre ce coupon, le traversinant de nouveau avec trois chantiers, qu'ils attachent en trois endroits différents aux huit chantiers de dessus. On fait quatorze de ces coupons, qu'on appelle coupons simples.

Ensuite les flotteurs font quatre autres coupons, appelés labourages, pour les construire à mesure du flottage, et qu'on abat les piles de bois ; les compagnons choisissent le bois le plus leger, comme le bois blanc, et les font comme les autres coupons, excepté ce qui suit.

Le flotteur prend huit buches plates ou deux fais de bois, de chacun quatre rondins, qu'il pose sur les deux chantiers de dessous, puis il prend deux autres chantiers. Après que le compagnon a mis des couplières dans les coches des chantiers de dessous, le flotteur met les deux derniers chantiers qu'il a pris dans les bouches de ces couplières, et attache avec des rouettes à flotter ces deux fais de bois entre les chantiers ; c'est ce qui forme la première mise.

Ensuite on construit de la même manière, mais de buches plates seulement, les secondes mises, dites boutage, c'est-à-dire, l'endroit où le compagnon se tient pour conduire le train.

A la tête de chacune des branches de ces coupons les compagnons mettent deux grosses couplières. Quand cette tête est faite, et qu'on a mis deux cordeaux faits avec deux grosses rouettes dans chacun des chantiers de dessus ; on prend un morceau de bois d'un pied et demi, qu'on appelle habillot, après avoir posé deux chantiers traversins, cochés à l'envers, les avoir lié aux chantiers du dessus, et avoir passé les rouettes dans les deux premières couplières qu'il a mises, il rabat la grosse couplière avec son habillot sur le traversin, dont on lie et arrête le bout au chantier de dessus.

Dans les branches des rives et à la tête, les compagnons mettent deux grosses couplières aux chantiers de dessous ; savoir une à la première mise, où ils posent un gros et fort chantier éguisé par le bout, appelé nage, et par corruption nege ; et l'autre à la troisième, où ils posent la fausse nage, qui n'est autre chose qu'une buche de neuf à dix pouces de rotondité, et aplatie par le bout : ainsi, les quatre branches de chaque labourage étant faites, les compagnons plantent dans la rivière deux perches appelées darivottes, qu'ils attachent avec de bonnes rouettes sur la nage, et ensuite tous les ouvriers poussent avec force ce labourage, jusqu'à ce que les deux contrefiches ou darivottes fassent suffisamment lever ledit labourage, et lorsque la branche du dedans de la rivière est assez levée, ils reviennent à la branche qui est sur l'attelier, font des pesées pour la mettre à une hauteur proportionnée à celle qui est vers la rivière, et la tiennent ainsi suspendue avec de grosses buches qu'ils ont mises dessous. Les compagnons posent dessus quatre gros chantiers, et après avoir abattu sur le traversin de la tête les huit autres grosses couplières, qu'ils ont mises aux huit chantiers de dessous, ils les arrêtent par-dessus le traversin de la tête avec des habillots attachés aux chantiers de dessus. Ils prennent les quatre gros chantiers traversins, et les ayant posés vers la nage et fausse nage, ils serrent et abattent les habillots, et les cordeaux qui ont été mis dans chacun des chantiers de dessus sur les traversins, et lient les habillots à ces chantiers.

Après avoir bien assuré les nages par des couplières serrées et arrêtées par des habillots, ils les plient en demi-cercle jusqu'à la hauteur de la fausse nage, et les attachent par leur extrémité au chantier de dessus par des rouettes contiguès à la fausse nage.

Les quatorze coupons et quatre labourages ainsi faits, les compagnons assemblent sept simples coupons qu'ils mettent au milieu de deux labourages pour former une part ou demi-train. Pour faire cet assemblage, ils mettent au bout de chaque coupon simple, et à un bout seulement des labourages, neuf couplières vis-à-vis les unes des autres ; ils passent des habillots dans les boucles des couplières ; et par ce moyen, et à l'aide d'un morceau de bois de deux pieds et demi, qui est éguisé et courbé par un bout, et qu'ils appellent troussebarbe, ils font joindre les coupons les uns aux autres avec de bonnes couplières et des habillots arrêtés aux chantiers de dessus.

Devant le premier labourage de la première part, les compagnons font une chambre avec deux chantiers qu'ils passent sous le traversin de devant, et attachent un morceau de chantier, qu'ils appellent courge ; dans cette chambre ils mettent un muid ou un demi-muid futaille pour soulager le train.

La construction d'un train a été inventée par Jean Rouvet, en 1549, mais bien différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Il n'y a pas plus de 80 ans qu'à Clamecy on inventa les neges pour conduire et guider les trains. Avant ce temps-là, ceux qui les conduisaient avaient des plastrons de peaux rembourrés, et ils guidaient les trains par la seule force de leurs corps ; cela m'a été assuré, il y a une trentaine d'années, par de vieux compagnons.

Ce qui prouve qu'on ne flottait point en trains, avant 1549, c'est que par ordonnance rendue au parlement de Paris le dernier Juillet 1521, c. lxj. art. 1. la cour ordonna à tous marchands de faire charroyer en diligence aux ports de Paris tous les bois qu'ils avaient découpés, à peine de 500 liv. d'amende.

Mais quoiqu'on ne flottât point en 1527 en trains, on amenait dès ce temps du bas de la rivière d'Yonne sur les ports de Clamecy, Collange, et Château-Censoy des bois, dont on les chargeait sur des bateaux. Coquille, en son histoire du Nivernais, fait mention en parlant de Clamecy, que la rivière d'Yonne portait bateau jusqu'en cette ville, et elle n'a cessé de porter bateau que lorsque le flottage en trains a été inventé. On ne peut pas dire précisément l'année : dès lors on amena à bois perdu des bois du haut de la rivière d'Yonne, de celle de Beuvron et de Fozay ; depuis on a même remonté plus haut, et l'on a pratiqué à la faveur des étangs, des petits ruisseaux qui portent bois et affluent dans les rivières ci-dessus.

TRAIN de l'oiseau, (terme de Fauconnerie) le train de l'oiseau est son derrière ou son vol ; on dit aussi faire le train à un oiseau, lorsqu'on lui donne un oiseau dressé qui lui montre ce qu'il doit faire, et à quoi on le veut employer. Fouilloux. (D.J.)