S. f. (Grammaire) paresse, négligence, indolence, mollesse, faiblesse d'organisation, ou mépris des choses, qui laisse l'homme en repos, dans les moments où les autres se meuvent, s'agitent et se tourmentent. On devient paresseux, mais on nait nonchalant. La nonchalance ne se corrige point, surtout à un certain âge. Dans les enfants, l'accroissement fortifiant le corps, peut diminuer la nonchalance. La nonchalance qui introduit peu-à-peu le désordre dans les affaires, a des suites les plus facheuses. La nonchalance est aussi accompagnée de la volupté. Elle ne répond guère au plaisir, mais elle l'accepte facilement. Les dieux d'Epicure sont des nonchalans, qui laissent aller le monde comme il peut. Il s'échappe des ouvrages de Montagne une nonchalance que le lecteur gagne sans s'en apercevoir, et qui le tranquilise sur beaucoup de choses importantes ou terribles au premier coup d'oeil. Il règne dans les poésies de Chaulieu, de Pavillon, de la Fare, une certaine nonchalance qui plait à celui qui a quelque délicatesse d'esprit. On dirait que les choses les plus charmantes ne leur ont rien couté, qu'ils n'y mettent aucun prix, et qu'ils souhaitent d'être lus avec la même nonchalance qu'ils écrivaient. Il faudrait prêcher aux turbulents la nonchalance, et la diligence aux nonchalans. C'est par un coup ou frappé en sens contraire, qu'on modere la chute d'un corps en mouvement, ou frappé dans la direction qu'il suit lentement, qu'on accélere sa vitesse : pour peu qu'on hâtât les uns, ou qu'on arrêtât les autres, ils auraient la vitesse qui convient aux choses de la vie.