v. act. (Grammaire) c'est préserver, garantir de quelque cause de ruine, de perte et de destruction. Ce médecin m'a sauvé d'une grande maladie ; je lui ai sauvé la vie dans cette occasion ; on l'a sauvé des mains de la justice. Sauvez du-moins les apparences ; sauvez la vole. Je vous sauverai les cinq blouses. Je ne sai comment il se sauvera de ce marché ; cela me sauvera un travail infini. Il s'est sauvé à la nage. Il est venu pour sauver tous les hommes. Sauvez moi de la mort éternelle. Sauve qui peut.

SAUVER LE, (Géographie moderne) ou le Sur ; rivière de France, en Alsace. Elle prend sa source dans les montagnes, aux confins des pays réunis de la Lorraine. Elle traverse par deux bras la forêt de Haguenau, et se joignant ensuite en un seul canal, elle se perd dans le Rhin, entre le Fort-Louis et Seltz. (D.J.)

SAUVER, en Musique, sauver une dissonance, c'est la résoudre, selon les règles, sur une consonnance de l'accord suivant. Il y a pour cela une marche prescrite, et à la basse fondamentale de l'accord dissonant, et à la partie qui forme la dissonance. On ne peut trouver aucune manière de sauver qui ne soit dérivée d'un acte de cadence ; c'est donc par l'espèce de la cadence qu'est déterminé le mouvement de la basse fondamentale. Voyez CADENCE.

A l'égard de la partie qui forme la dissonance, elle ne doit ni rester en place, ni marcher par degré disjoint, mais elle doit monter ou descendre diatoniquement, selon la nature de la dissonance. Les maîtres disent que les dissonances majeures doivent monter, et les mineures descendre, ce qui n'est pas général, puisqu'une septième, quoique majeure, ne doit point monter, mais descendre, si ce n'est dans l'accord appelé fort incorrectement accord de septième superflue ; il vaut donc mieux dire que toute dissonance dérivée de la septième, doit descendre, et dérivée de la sixte ajoutée, monter. C'est-là une règle vraiment générale, et qui ne souffre aucune exception. Il en est de même de la loi de sauver la dissonance. Il y a des dissonances qu'on peut ne pas préparer, mais il n'y en a aucune qui ne doive se sauver.

Dans les accords par supposition, un même accord fournit souvent deux dissonances, comme la septième et la neuvième, la neuvième et la quarte ; alors elles ont dû se préparer, et doivent se sauver toutes deux. C'est qu'il faut avoir égard à tout ce qui dissonne, non-seulement sur la basse fondamentale, mais encore sur la basse continue. (S)

SAUVER, voyez SAUVAGE.