adj. (Grammaire) On distingue dans l'alphabet des voyelles et des consonnes nasales.

Les voyelles nasales sont celles qui représenteraient des sons dont l'unisson se ferait en partie par l'ouverture de la bouche, et en partie par le canal du nez. Nous n'avons point de caractères destinés exclusivement à cet usage ; nous nous servons de m ou de n après une voyelle simple pour en marquer la nasalité, an ou am, ain ou aim, eun ou un, on ou om. On donne quelquefois aux sons mêmes le nom de voyelles ; et dans ce sens, les voyelles nasales sont des sons dont l'émission se fait en partie par le canal du nez. M. l'abbé de Dangeau les nomme encore voyelles sourdes ou esclavones ; sourdes, apparemment parce que le reflux de l'air sonore vers le canal du nez occasionne dans l'intérieur de la bouche une espèce de retentissement moins distinct que quand l'émission s'en fait entièrement par l'ouverture de la bouche ; esclavones, parce que les peuples qui parlent l'esclavon ont, dit-il, des caractères particuliers pour les exprimer. La dénomination de nasale me parait préférable, parce qu'elle indique le mécanisme de la formation de ces sons.

Les consonnes nasales sont les deux m et n : la première, labiale ; et la seconde, linguale et dentale : toutes deux ainsi nommées, parce que le mouvement organique qui produit les articulations qu'elles représentent, fait passer par le nez une partie de l'air sonore qu'elles modifient. Voyez LETTRE, VOYELLE, M. N. (B. E. R. M.)

NASAL, LE, adject. en Anatomie, ce qui appartient au nez. Voyez NEZ.

L'apophyse nasale de l'os maxillaire. Voyez MAXILLAIRE.

L'apophyse nasale de l'os coronal. Voyez APOPHYSE et CORONAL.

Le canal nasal osseux est un conduit dont l'orifice supérieur est situé à la partie latérale interne et antérieure de la fosse orbitaire et l'orifice inférieur sous la partie antérieure des cornets inférieurs du nez. Ce conduit est fermé par l'apophyse montante de l'os maxillaire, par l'os unguis, et les petites apophyses antérieures des cornets inférieurs du nez. Voyez MAXILLAIRE, UNGUIS, etc.

Les fosses nasales sont deux cavités dans le nez auxquelles le vomer et la lame verticale de l'os ethmoïde servent de cloison mitoyenne, et dont les narines antérieures sont les orifices externes, et les postérieures les orifices internes. Voyez NARINE.

Le canal nasal membraneux descend du sac lacrymal dans le canal nasal. Il le resserre un peu, descend en arrière, se courbe légérement dans l'os même, intérieurement voisin du sinus maxillaire et de son appendice supérieur, et il s'ouvre enfin dans les narines, et il est couvert dans son extrémité inférieure par le cornet inférieur du nez, près de l'extrémité antérieure de cet os par un orifice un peu plus étroit qu'il n'est lui-même, suivant Morgagni et Monro, et il se termine par une membrane plus longue dans sa partie interne, qui en se prolongeant un peu en-bas, forme une espèce de valvule que Bianchi a décrite avec trop d'emphase.

Salomon Albert a le premier donné une ample description de ce canal ; et Drelincourt l'a mis au rang des conduits lacrymaux, parce que les larmes viennent quelquefois dans la bouche. Galien a connu ce chemin des larmes aux narines, auxquelles il dit que parvient le goût des collyres ; ensuite Massa, Gabriel et Zerbit. L'air retenu dans la bouche, la fumée de tabac, le sang même peuvent aussi passer de la cavité du nez dans les points lacrymaux.

L'observation que M. Petit a faite sur un paon, (Mém. de l'Acad. 1735.) a été quelquefois faite dans l'homme. Plempius dit d'après Spigel qu'une eau versée dans les yeux vuida le ventre. Les Chinois font passer un fil par un point lacrymal dans les narines, et ils le remuent de tous les sens pour se faire pleurer. Haller, Comment. Boerhaav. (L)

NASAL, terme de Blason. Il se dit de la partie supérieure d'ouverture d'un casque ou d'un heaume, qui tombait sur le nez du chevalier lorsqu'il le baissait, du latin nasus, nez.