S. m. (Grammaire) grand feu allumé par méchanceté ou par accident. Les villes bâties en bois sont sujettes à des incendies. Les fermes isolées dans les campagnes, sont quelquefois incendiées par des malfaiteurs. On a des seaux et des pompes publics qu'on emploie dans les incendies.

Il se prend aussi au figuré. Il ne faut quelquefois qu'un mot indiscret pour allumer un incendie dans une âme innocente et paisible. Le Dante a renfermé les héresiarques dans des tombeaux, d'où l'on voit la flamme s'échapper de toutes parts, et porter au loin l'incendie. Cette image est belle.

INCENDIES, (caisse des) Histoire moderne Dans plusieurs provinces d'Allemagne on a imaginé depuis quelques années un moyen d'empêcher ou de réparer une grande partie du dommage que les incendies pouvaient causer aux particuliers qui ne sont que trop souvent ruinés de fond en comble par ces fâcheux accidents. Pour cet effet, dans chaque ville la plupart des citoyens forment une espèce d'association autorisée et protégée par le souverain, en vertu de laquelle les associés se garantissent mutuellement leurs maisons, et s'engagent de les rebâtir à frais communs lorsqu'elles ont été consumées par le feu. La maison de chaque propriétaire est estimée à sa juste valeur par des experts préposés pour cela ; la valeur est portée sur un registre qui demeure déposé à l'hôtel de ville, où l'on expédie au propriétaire qui est entré dans l'association, un certificat dans lequel on marque le prix auquel sa maison a été évaluée ; alors le propriétaire est engagé à payer en cas d'accident une somme proportionnée à l'estimation de sa maison, ce qui forme un fonds destiné à dédommager celui dont la maison vient à être brulée.

Dans quelques pays chaque maison après avoir été estimée et portée sur le registre, paye annuellement une somme marquée, dont on forme le capital qui doit servir au dédommagement des particuliers ; mais on regarde cette méthode comme plus sujette à des inconvénients que la précédente ; en effet elle peut rendre les citoyens moins vigilans par la certitude d'être dédommagés, et la modicité de ce qu'ils paient annuellement peut tenter ceux qui sont de mauvaise foi, à mettre eux-mêmes le feu à leurs maisons, au lieu que de la première manière chacun concourt proportionnellement à dédommager celui qui perd sa maison.

L'usage d'assurer ses maisons contre les incendies subsiste aussi en Angleterre ; on peut aussi y faire assurer ses meubles et effets ; on a pris dans ces chambres d'assurances des précautions très-sures pour prévenir les abus, la mauvaise foi des propriétaires, et le incendies.