Chirurgie

S. f. terme de Chirurgie, dérivé du mot grec , dent, et , art, ce qui signifie à proprement parler l'art du dentiste en général : quelques-uns entendent particulièrement par ce terme, la partie de l'art du dentiste qui a pour objet les dents artificielles.

La perte des dents à l'occasion d'un coup, d'une chute, ou de leur extraction indiquée par la carie dont elles étaient gâtées, défigure la bouche, nuit à la mastication et à la prononciation. L'art a des ressources efficaces pour réparer cette perte.

adj. terme de Chirurgie, qui est de la nature de l'oedeme, voyez OEDEME. L'on dit un bras oedémateux, des jambes oedémateuses, &c.

Les tumeurs oedémateuses sont rarement dangereuses d'elles-mêmes. Quand elles sont invétérées, elles sont difficiles à guérir ; et elles sont absolument incurables, si elles sont causées et entretenues par des maladies qu'on ne puisse guérir. Le gonflement oedémateux d'un bras est symptomatique dans l'hydropisie de poitrine, et annonce concurremment avec d'autres signes de quel côté est l'épanchement. La dissipation de cette oedématie ne peut dépendre que de la destruction de la cause qui y donne lieu. Le gonflement oedémateux d'un bras à l'occasion d'un cancer de la mamelle, est ordinairement l'effet de l'engorgement des glandes de l'aisselle ; de-là on peut juger que ce symptôme résistera à tous les secours qu'on pourrait donner à l'enflure oedémateuse. Les pieds et les mains restent longtemps oedémateuses, à la suite des plaies d'armes à feu considérables, qui ont produit de longues suppurations, et pendant le traitement desquelles les membres ont resté longtemps dans l'inaction ; ce sont là des sucs lymphatiques et séreux croupissants dans les cellules du tissu cellulaire, qui causent cette enflure : elle est assez ordinaire après la cure des fractures qui ont exigé le repos du membre, et l'application continuée de bandes par lesquelles la circulation du sang et des humeurs a été gênée. Dans ces cas, les fomentations résolutives discutent la lymphe stagnante, et donnent du ressort aux parties solides : telles sont les lotions avec la lessive de cendres de sarment, ou de solution de sel ammoniac, ou de nitre dans l'eau commune. Un bandage bien méthodiquement appliqué et qui comprime mollement et également les parties oedémateuses de la circonférence vers le centre, favorise beaucoup la résolution de l'enflure oedémateuse consécutive. Il y a beaucoup de cas où on la préviendrait par la situation convenable de la partie malade. Une écharpe mal mise qui laisserait la main pendante, et qui ne la soutiendrait pas, de façon qu'elle fût un peu plus haut que le coude, donnerait lieu à l'engorgement oedémateux du poignet, de la main et des doigts.

oedemosarca, terme de Chirurgie, espèce de tumeur d'une nature moyenne entre l'oedeme et le sarcoma, voyez OEDEME et SARCOMA. C'est une espèce de loupe formée par des sucs blancs, congelés et qui n'ont pas acquis un degré d'épaississement qui les fasse résister à l'impression du doigt. Marc-Aurele Severin, dans son traité de reconditâ abscessuum naturâ, au liv. IV. chap. iv. donne la description d'une tumeur, d'un volume considérable, qui s'étendait depuis le genou jusqu'au pied, comme une espèce de sac. Cette tumeur était indolente, remplie d'humeurs assez fluides, pour retenir l'impression du doigt comme l'oedeme, si la surface extérieure, lisse et polie de la tumeur n'avait pas eu un certain degré de dureté calleuse. Le malade âgé d'environ soixante ans, demandait avec instance qu'on le délivrât de cette tumeur ; ce que notre auteur, quoique l'un des plus intrépides chirurgiens qui ait existé, crut une entreprise trop dangereuse. Il lui fit un seton à l'aine du même côté, et après un long usage de décoction de salsepareille, il l'envoya sur le bord de la mer, pour se faire couvrir la jambe de sable, comme on Ve prendre les boues médicamenteuses à Bourbonne, à Barbotan, etc. Fabrice de Hildan a décrit une maladie de même caractère, dont la résolution spontanée a eu des suites très-fâcheuses. Il y avait une tumeur sur chaque main ; il l'a nommée oedémateuse dure. On fit longtemps sans succès tous les remèdes qu'on crut convenables. A l'âge de treize ans, lorsqu'on pensait le moins à la guérison sur laquelle on n'avait plus d'espérance, les tumeurs se dissipèrent insensiblement ; mais quelque temps après cette jeune personne eut des douleurs cruelles à une épaule : elles cedérent aux remèdes sagement administrés ; la hanche fut attaquée ensuite, et il se fit luxation par la fluxion de l'humeur qui relâcha les ligaments ; enfin il se fit un abscès considérable au talon, et la guérison fut radicale après l'exfoliation d'une petite portion du calcaneum. Ce qu'il y a de surprenant, c'est que tout cela s'est passé en quinze jours de temps. La malade s'est bien portée depuis, a été mariée, et n'a souffert que l'inconvénient d'être un peu boiteuse. (Y)
terme de Chirurgie, opération qu'on fait à l'oesophage pour tirer les corps étrangers qui y sont arrêtés, qui ne peuvent être ni retirés ni enfoncés, et dont le séjour dans cette partie serait une cause d'accidents funestes. Voyez dans l'article précédent les secours qu'on peut donner contre les corps étrangers de l'oesophage ; et l'article BRONCHOTOMIE, où l'on voit que la ponction de la trachée-artère ayant rétabli la respiration, très-gênée par un corps étranger dans l'oesophage, on a pu enfoncer ce corps étranger dans l'estomac par des moyens ordinaires, ce qui a dispensé de l'oesophagotomie.

S. f. terme de Chirurgie, tumeur qui se fait au nombril par le déplacement des parties contenues dans le bas-ventre. Voyez EXOMPHALE. (Y)