(Géographie) Regiomons, ville de la Prusse ducale, ou pour parler selon l'usage présent, capitale du royaume de Prusse, avec un palais, dans lequel il y a une salle sans piliers, de 274 pieds de long, sur 59 de large.

La ville a été fondée au treizième siècle par les chevaliers de l'ordre Teutonique. Son université doit sa naissance en 1544, à Albert de Brandebourg, premier duc de Prusse. Cette ville est sur la rivière de Pregel : proche la mer, à 25 lieues N. E. d'Elbing, 30 N. E. de Dantzick, 65. N. de Warsovie. Long. selon Cassini, 38. 31'. 15'', et selon Linnemarnus, 39. 19. Lat. selon tous deux, 54. 43.

Il y a une autre Konigsberg au cercle de Franconie, appartenant à la maison de Saxe Weimar, et située à trois lieues de Schwenfurth.

On nomme encore quatre autres petites villes de ce nom ; une dans la haute Lusace, une en Silésie, une au pays de Hesse, et finalement la quatrième dans l'électorat de Brandebourg.

Comme le mot koenig signifie roi, et koenigsberg, montagne de roi, on a donné ce nom à plusieurs villes situées sur des hauteurs. Il répond à nos mots français, Royaumont, et Mont-royal.

Entre les savants dont Konigsberg, capitale du royaume de Prusse, est la patrie, je ne dois pas oublier de nommer MM. Gottsched, Grabe, Guillandin et Sandius.

M. Gottsched est célèbre en Allemagne par ses poésies ; et son épouse s'est aussi distinguée dans la même carrière.

Grabe (Jean) né en 1666, mourut à Londres en 1711 ; il était plein d'érudition, et très-versé dans la lecture des anciens pères de l'Eglise ; cependant il n'a pas toujours témoigné un discernement habîle à distinguer les écrits supposés, des véritables.

Guillandin (Melchior) céda, dès sa première jeunesse, à la passion de voyager ; mais la curiosité qui le porta à voir l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, lui couta cher, car en passant d'Egypte en Sicile, il fut pris par des pirates, qui le menèrent à Alger, où on le fit servir comme forçat. Fallope paya généreusement sa rançon, et le tira d'esclavage. Il se rendit à Padoue pour remercier son bienfaiteur, s'y établit et y mourut professeur de Botanique en 1689, extrêmement âgé. Ses commentaires sur les trois chapitres de Pline de Papyro, sont un excellent ouvrage.

Sandius (Christophle) né à Konigsberg, et mort à Amsterdam en 1680, à l'âge de trente six ans, est auteur de la bibliothèque des Antitrinitaires, sagement rédigée dans l'ordre chronologique, seule bonne méthode. Il est encore connu par son Nucleus historiae ecclesiasticae, matière qu'il possédait à merveille ; ses remarques sur les historiens latins de Vossius, sont une preuve de son savoir dans la littérature.

(Le Chevalier DE JAUCOURT.)