(Géographie) en latin moderne Monspessulanus ; ville de France, la plus considérable du Languedoc après Toulouse.

Ce n'est point une ville ancienne, puisqu'elle doit son origine à la ruine de Maguelone. Elle a commencé par un village qui fut donné à Rituin, évêque de Maguelone, vers l'an 975, sous le règne de Lothaire. Cette seigneurie tomba dans le treizième siècle, entre les mains des rois d'Aragon, et l'an 1500 Ferdinand le catholique céda ses prétentions sur Montpellier à Louis XII. qui, de son côté, renonça à tous ses droits sur le Roussillon.

Montpellier est mal percée, dans une situation défavorable, et dans un mauvais terrain, quoique couvert de vignes et d'oliviers. Les Calvinistes y ont dominé depuis le règne d'Henri III. jusqu'en 1622, qu'elle se soumit à Louis XIII. Ce prince y bâtit une citadelle, qui commande la ville et la campagne.

L'évêché de Maguelone a été transféré à Montpellier en 1538. Il est suffragant de Narbonne, et rapporte à l'évêque environ 22 mille livres de rentes.

L'université de Montpellier, autrefois fameuse, est ancienne, et reçut sa forme entière en 1289. On y enseignait le Droit dès le douzième siècle, et les médecins arabes ou sarrasins, qui furent chassés d'Espagne par les Gots commencèrent à y enseigner la Médecine, en 1180.

L'académie des sciences de Montpellier y est établie par lettres-patentes de 1706, et est composée de trente membres, outre six honoraires.

Le commerce de cette ville est en futaines, laines du levant, préparées et assorties, blanchissage de cire jaune, tannerie, verd-de-gris, vins, eaux-de-vie, eaux de lavande, et autres liqueurs.

Montpellier est situé à deux lieues de la mer, sur une colline, dont la rivière de Lez arrose le pied, à 8 lieues de Nismes, 15 N. E. de Narbonne, 14. S. O. d'Arles, 22 S. O. d'Orange, 150 S. E. de Paris. Long. selon Cassini, 12d. 24'. 15''. lat. 45d. 56'. 50''.

S. Roch, à peine connu dans l'histoire de Montpellier, naquit pourtant dans cette ville sur la fin du treizième siècle, et même y mourut en 1327. On sait combien son culte est célèbre parmi les Catholiques ; mais comme personne n'est prophète chez soi, il n'est pas dit un mot de ce saint, ni dans le vieux rituel de Montpellier, ni dans le thalamus, qui est le régitre de tous les événements de cette ville, depuis sa fondation.

Mais à S. Roch, il faut joindre ici les noms de quelques hommes de lettres, qui sont ses compatriotes.

Je connais en jurisprudence Rebuffe (Pierre), qui donna des ouvrages latins de sa profession, en 4 vol. in-fol. Il entra dans l'état ecclésiastique après avoir été longtemps laïque, et mourut à Paris, en 1557, à 70 ans.

D'Espeisses (Antoine) a publié un traité des Successions, effacé par de meilleurs ouvrages modernes, il mourut dans sa patrie en 1685.

Bornier (Philippe) s'est fait honneur dans ce siècle par ses conférences sur les ordonnances de Louis XIV. Il a fini sa carrière en 1711, à 78 ans.

Rondelet (Guillaume) a donné l'histoire naturelle des poissons, qu'on estimait avant que celle de l'illustre Willughby eut Ve le jour.

Régis (Pierre-Sylvain) avait beaucoup d'admirateurs dans le temps du règne de la philosophie de Descartes ; ses ouvrages sont avec raison, tombés dans l'oubli. Il mourut en 1707, à 75 ans.

Faucheur (Michel le) a été un des savants théologiens, et des illustres prédicateurs calvinistes français du XVIIe siècle. Son traité de l'action de l'orateur a souffert plusieurs éditions. Il mourut à Paris en 1657.

Enfin, la Peyronie (Français de) premier chirurgien de Louis XV. et membre de l'académie des Sciences, a plus fait lui-seul pour la gloire de son art, que la plupart des rais, et que tous ses prédécesseurs réunis ensemble. Après avoir procuré l'établissement de l'académie de Chirurgie de Paris, en 1741, il a légué tous ses biens, montant au-delà de 500 mille livres, à la communauté des Chirurgiens de cette ville, et de celle de Montpellier. D'ailleurs toutes les clauses de ses legs ne tendent qu'au bien public. au progrès et à la perfection de l'art. Il finit ses jours en 1747, en immortalisant son nom par ses bienfaits et par ses talents.

Quant à Bourdon et à Raoux, fameux peintres, nés à Montpellier, j'en ai parlé au mot ÉCOLE FRANÇOISE. (D.J.)