(Géographie) province d'Angleterre au diocèse d'Yorck, dans les terres. Elle a cent milles de tour, et contient environ 568 mille arpens ; l'air y est pur, mais le terrain n'est pas par-tout le même. Au sud-est elle est fertile, et à l'ouest elle est pleine de bois et de mines de charbon de terre. Elle est arrosée par quelques petites rivières, outre la Trent qui sépare cette province de Lincolnshire. Nottingham en est la capitale.

C'est dans cette province que naquit en 1489 l'illustre Thomas Cranmer, archevêque de Cantorbéri. Sa vie et sa mort tragique sont connues de tout le monde. Les curieux en trouveront le détail dans Burnet et Rapin Thoyras. Il publia quelques ouvrages en latin ; corrigea la version anglaise de la bible, et professa sans détour la religion protestante sous le règne d'Henri VIII. mais la reine Marie étant montée sur le trône, résolut sa mort. Elle détestait Cranmer, tant à cause de sa religion, que parce qu'il avait contribué au divorce d'Henri VIII. avec sa mère. Il fut brulé vif en 1556 à l'âge de 68 ans. On sait que ce primat du royaume, violemment persécuté par la reine Marie, avait eu la faiblesse quelque temps avant sa mort, d'abjurer sa religion ; mais il reprit son courage sur le bucher. " Il déclara qu'il mourait protestant, et fit réellement ce qu'on a écrit de lui, et peut-être ce qu'on a feint de Mutius Scévola. Il plongea d'abord dans les flammes la main qui avait signé l'abjuration, et n'élança son corps dans le bucher, que quand cette main fut tombée. C'est ainsi qu'il se punit d'avoir succombé à ce qui lui paraissait une faiblesse ; action si belle, que l'Angleterre ne cede rien à Rome dans la gloire d'avoir mis au jour un citoyen qui sut porter la constance et la fermeté héroïque au-delà de toutes les bornes.

Rien cependant n'arrêta les cruautés de la reine Marie. Sombre et tranquille dans ses barbaries, autant qu'Henri son père était emporté, elle eut un autre genre de tyrannie. Elle mourut paisible, mais abhorrée de la saine partie de la nation, souverainement méprisée de son mari Philippe II. et de tous ses sujets, qui lui reprochent encore la perte de Calais, laissant enfin une mémoire odieuse dans l'esprit de quiconque n'a pas l'âme d'un persécuteur ". (D.J.)

NOTUS, s. m. (Marine et Litt.) vent du midi.