(Géographie) peuple de l'Amérique septentrionale dans la Louisiane, sur le bord oriental du Mississipi, et à environ 80 lieues de l'embouchure de ce fleuve.

Si l'on croit les relations, le gouvernement de ces peuples sauvages est despotique. Leur chef dispose des biens de tous ses sujets, et les fait travailler à sa fantaisie ; ils ne peuvent lui refuser leur tête ; il est comme le grand seigneur ; lorsque l'héritier présomptif vient à naître, on lui donne tous les enfants à la mammelle pour le servir pendant sa vie ; vous diriez que c'est le grand Sésostris. Ce chef est traité dans sa cabane avec les cérémonies qu'on ferait à un empereur du Japon ou de la Chine. Les préjugés de la superstition, dit l'auteur de l'esprit des lais, sont supérieurs à tous les autres préjugés, et ses raisons à toutes les autres raisons. Ainsi, quoique les peuples sauvages ne connaissent pas naturellement le despotisme, ce peuple-ci le connait : ils adorent le soleil, et si leur chef n'avait pas imaginé qu'il était le frère du soleil, ils n'auraient trouvé en lui qu'un misérable comme eux.

Lorsqu'un de ces sauvages meurt, ses parents viennent pleurer sa mort pendant un jour entier : ensuite on le couvre de ses plus beaux habits, c'est-à-dire, qu'on lui peint les cheveux et le visage, et qu'on l'orne de ses plumages ; après quoi on le porte dans la fosse qui lui est préparée, en mettant à ses côtés une chaudière et quelques vivres. Ses parents vont, dès la pointe du jour, pleurer sur sa fosse, plus ou moins longtemps, suivant le degré de parenté. Leur deuil consiste à ne pas se peindre le corps, et à ne pas se trouver aux assemblées de réjouissance.

Le P. de Charlevoix qui vit leur temple du soleil en 1721, dit que c'était une espèce de cabane longue, avec un toit couvert de feuilles de latanier. Au milieu de ce temple il y avait sur le sol qui était de simple terre, trois buches disposées en triangle, et qui brulaient par les bouts qui se touchaient, ce qui remplissait de fumée le temple, où il n'y avait point de fenêtres.

En 1630, les François firent la guerre aux Natchez, en tuèrent un grand nombre, et les dispersèrent tellement, qu'ils ne font plus un corps de nation. Ils rasèrent ensuite leurs villages et leur temple du soleil. (D.J.)