(Géographie) petite ville d'Italie, au royaume de Naples dans la Basilicate, avec un évêché suffragant de Conza. Elle est au pied de l'Appennin, à 4 lieues S. E. de Conza, 6 S. O. de Cirenza. Long. 33. 10. lat. 40. 45.

C'est ici que périt en 1382, Jeanne reine de Naples et de Sicile, dans sa cinquante-huitième année. On sait que dans un âge tendre elle consentit, par faiblesse, au meurtre de son premier époux, et qu'elle eut trois maris ensuite, par une autre faiblesse, plus pardonnable et plus ordinaire, celle de ne pouvoir régner seule. Enfin elle nomma Charles de Durazzo son cousin, pour son héritier, et même elle l'adopta ; mais Durazzo d'intelligence avec le pape, ne pouvant attendre la mort naturelle de sa mère adoptive, usurpa la couronne, poursuivit sa bienfaitrice, la surprit dans Muro et la fit étouffer entre deux matelas. La postérité a plaint cette malheureuse reine, parce que la mort de son premier mari ne fut point l'effet de sa méchanceté ; parce qu'elle n'avait que 18 ans quand elle ferma les yeux à cet attentat, et que depuis lors, elle vécut sans tache et sans reproche. Petrarque et Boccace ont célébré cette infortunée princesse, qui sentait et connaissait leur mérite. Elle se dévoua, dit M. de Voltaire, toute entière aux beaux-Arts, dont les charmes faisaient oublier les temps criminels de son premier mariage. Enfin ses mœurs, changées par la culture de l'esprit, devaient la défendre de la cruauté tragique qui termina ses jours. (D.J.)