ou NURENBERG, (Géographie) ville impériale d'Allemagne dans le cercle de Franconie, dont elle est la capitale.

Laissons-là les faits qui regardent l'antiquité de son origine ; ce n'est point des Nérons que cette ville tire son nom, mais plutôt des Noriques dont elle a été la métropole. Elle reçut la religion chrétienne sous le règne de Charlemagne, et elle fut soumise immédiatement à l'empire par l'empereur Louis III. Ce fut à Nuremberg que se tint, sous Othon I. la première diete de l'Empire, en l'année 938 ; sous le règne de Charles IV. c'est-à-dire, au milieu du xiv. siècle, cette ville reçut les accroissements qui la rendirent à-peu-près telle qu'elle est, hormis l'université, qui fut érigée en 1632. Son domaine est considérable : aussi paie-t-elle pour son mois romain 1480 florins en argent. Son gouvernement est très-sage, et ses magistrats travaillent à y faire fleurir le commerce, les sciences et les arts. On y voit un arsenal bien fourni, une riche bibliothèque et un observatoire. Il y a plusieurs manufactures d'étoffes, et on y travaille beaucoup et très-artistement en montres, en ouvrages de cuivre, et en quincaillerie. On y professe la religion luthérienne, et les autres y sont tolérées.

Nuremberg est située dans un terrain sabloneux sur le Fignitz, qui la coupe en deux parties, à 20 lieues N. O. de Ratisbonne, 34 N. O. de Munich, 24 N. d'Augsbourg, 100 N. O. de Vienne, et à 150 E. de Paris. Long. 28. 44. lat. 49. 25. ou plutôt la différence des méridiens entre Paris et Nuremberg est de 35'. 27''. dont Nuremberg est plus oriental que Paris.

Comme cette ville a toujours encouragé les sciences, il n'est pas étonnant qu'elle ait produit plusieurs gens de lettres. Je nommerai seulement les principaux.

Besler (Basile) est connu des Botanistes par le magnifique ouvrage intitulé hortus Eystettensis, Norib. 1613. 4. vol. in-fol. chartâ maximâ. Son parent Michael Rupert Besler étudia l'Anatomie, et mourut en 1661 à 54 ans. Ce dernier a mis au jour gazophylacium rerum naturae. Lips. 1716 in-fol.

Camerarius (Joachim) s'attacha à l'étude de la Médecine et de la Botanique, et publia quelques ouvrages en ce genre. Il est mort en 1598 à 164 ans.

Crellius (Jean) mort à Cracovie en 1632 à l'âge de 42 ans, a été le plus habîle et le plus grand défenseur du socinianisme. Tous ses ouvrages sont extrêmement recherchés.

Hansacks, cordonnier, se mit à la tête de la confrairie des poètes artisans d'Allemagne, et publia plusieurs volumes de vers de sa façon ; mais il n'avait pas, comme M. Adam, le génie poétique.

Hoelztin (Jérémie) professeur en grec à Leyde, succéda à Vossius, et traduisit Apollonius de Rhodes. L'édition est de 1641. Lugd. bat. ex officinâ Elzevirianâ. M. Ménage n'en parle pas avantageusement. Il mourut en 1641.

Osiander (Luc) a fait plusieurs ouvrages théologiques. Il mourut en 1604, âgé de 70 ans. Tous les Osianders se sont distingués en ce genre.

Wagenseil (Jean Chrysostome) devint professeur en histoire, en droit, et en langues orientales à Altorf, où il mourut, en 1705, à 72 ans. On recherche encore son ouvrage intitulé tela ignea satanae, 2 vol. in-4 °.

Walther (D. Michel) prédicateur, a publié dans le dernier siècle quelques ouvrages latins sur la théologie. Il mourut en 1662 à 69 ans.

Entre les artistes de Nuremberg, on peut nommer Pens et Cart (Pierre). J'ai parlé de Pens au mot GRAVEUR. Cart se distingua dans l'Architecture : il bâtit, en 1597, le pont de pierre qu'on voit à Nuremberg sur le Pénitz. C'est un pont d'une seule arcade, qui, d'une base à l'autre porte 97 pieds d'étendue, 13 seulement d'élévation, et 50 de largeur. (D.J.)

NUREMBERG, EMPLATRE DE (Pharmacie) prenez minium demi-livre, huîle rosat, ou plutôt huîle d'olive pure 20 onces, cire jaune une livre, camphre et suif de cerf, de chacun six dragmes. Faites avec suffisante quantité d'eau commune un emplâtre selon l'art.

Cet emplâtre est très-bon, parce qu'il est très-simple. Il est tout aussi contentif, tout aussi agglutinatif, tout aussi émollient, tout aussi résolutif, tout aussi dessicatif que l'emplâtre le plus composé ; n'était le camphre, qui, s'il conserve son activité dans ce mélange, peut rendre l'emploi de cet emplâtre suspect dans les cas de grande inflammation ; l'emplâtre de Nuremberg pourrait tenir lieu dans la pratique de tous les emplâtres. Peut-être même l'exception du cas d'inflammation exquise ne lui ôte-t-elle pas l'universalité : car dans ce cas, le mieux est de n'appliquer aucun emplâtre. (b)