(Géographie) pays de France en Bourgogne, que Louis XI. conquit et réunit à la couronne en 1476 : il est situé entre le Beaujolais et le Châlonnais, et est séparé vers l'orient de la Bresse par la rivière de Saône. On sait qu'il est fertîle en bons vins, et qu'il a ses états particuliers, dont Piganiol de la Force vous instruira.

J'ajoute seulement que Mrs. du Ryer et S. Julien, connus par leurs ouvrages, sont de cette province, et que Guichenon et Sénécé ont eu Mâcon pour partie.

André du Ryer, sieur de Malézair, différent de Pierre du Ryer, l'un des quarante de l'Académie française, apprit, pendant son long séjour à Constantinople et en Egypte, les langues turque et arabe ; ce qui nous a valu non-seulement la traduction de l'alcoran dont je ne ferai point l'éloge, mais celle du Gulistan, ou de l'empire des Roses de Saadi, que j'aime beaucoup.

M. de S. Julien, surnommé de Balleure, premier chanoine séculier de Mâcon en 1557, mort en 1593, étudia beaucoup l'histoire particulière de son pays ; ses mélanges historiques et ses antiquités de Tournus sont pleines de recherches utiles.

Guichenon (Samuel) s'est fait honneur par son histoire de Bresse et du Bugey, en 3 vol. in-folio, auxquels il faut joindre son recueil des actes et des titres de cette province. Il fut comblé de biens par le duc de Savoie, pour récompense de son histoire généalogique de la maison de ce prince, en 2 vol. in-fol. Il mourut en 1604, à 57 ans.

Sénécé (Antoine Bauderon), né à Mâcon en 1643, mort en 1737, poète d'une imagination singulière, a mis des beautés neuves dans ses travaux d'Apollon. Ses mémoires sur le cardinal de Retz amusent sans intéresser. Son conte de Kaïmac, au jugement de M. de Voltaire, est, à quelques endroits près, un ouvrage distingué. Je crois l'épithète trop forte. Quoi qu'il en sait, Sénécé conserva jusqu'à la sin de ses jours une gaieté pure, qu'il appelait avec raison le baume de la vie. (D.J.)