S. f. (Art militaire) était un ancien instrument militaire, ou plutôt un ancien instrument de musique, dont on se servait à l'armée pour avertir les gardes de nuit, et pour faire savoir aux soldats quand ils devaient descendre ou monter la garde.

Le mot latin buccina, dont celui-ci est fait, vient de bucca, bouche, et de cano, je chante ; parce qu'on s'en sert avec la bouche. D'autres croient qu'il vient du grec , qui signifie la même chose, formé de , bœuf, et de cano, je chante ; parce qu'anciennement cet instrument était fait de corne de bœuf. D'autres de l'hébreu buk, une trompette. Varron dit qu'il a été ainsi nommé par onomatopée de bou, bou, en faisant allusion au son qu'il rend, et d'autres le font plus probablement venir de buccinum, qui est le nom d'une conque ou coquille de poisson.

Le cornet est regardé comme une sorte de trompette, de laquelle cependant il diffère non seulement par la figure qui est droite dans la trompette, et recourbée dans le cornet, mais encore par le son, le son du cornet étant plus dur, plus fort, et plus facîle à être entendu de loin, que celui de la trompette. Voyez TROMPETTE. Le cornet et la conque semblent avoir été le même instrument, que l'on a distingué ensuite en ce que le nom de conque est demeuré aux plus petits cornets, et celui de cornet est resté à ceux de la plus grande espèce. Quelques-uns croient que la conque était moins recourbée que le cornet, qui décrivait un demi-cercle entier. Varron assure que la conque était aussi appelée cornet, parce qu'on faisait cet instrument avec les cornes des bœufs, comme cela se pratique encore dans quelques endroits. Servius assure qu'on les faisait anciennement de cornes de bélier ; et conséquemment ces instruments dont on se servait anciennement chez les Juifs à l'armée et dans le temple, se trouvent nommés dans l'Ecriture sopheroth haijobeliim, cornes de béliers. Voyez CORNE. (I)